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Bruxelles, la main dans le sac : la Commission finance son propre lobbying clandestin

par Lode Goukens

Cette semaine, la Commission européenne a reconnu des pratiques douteuses telles que le lobbying de l’ombre. Elle minimise cependant les faits et rejette la faute sur quelques fonctionnaires isolés. Cet aveu survient de manière inattendue, quelques jours seulement après que des démocrates-chrétiens ont fait échouer un vote imposant à la Commission davantage de transparence. L’explication se trouve peut-être dans un audit de la Cour des comptes européenne, attendu ce lundi.

Que s’est-il passé la semaine dernière ? Après que des députés européens néerlandais du CDA (chrétiens-démocrates) ont soudain voté contre une motion visant à contraindre la Commission à faire toute la lumière, la surprise est venue de la Commission elle-même, qui a reconnu avoir financé à tort certaines activités de lobbying de la part d’ONG — et ce, avec de l’argent du contribuable européen.

La déclaration officielle de la Commission est pourtant restée énigmatique ; en l’espèce : « Déclaration de la Commission sur le programme LIFE ». Rédigée en des termes très euphémiques, elle justifie ligne après ligne le financement d’ONG au nom de la participation des parties prenantes. Mais entre les lignes, un aveu : dans certains cas, les programmes de travail soumis par les ONG, annexés aux conventions de subvention, comportaient des actions de plaidoyer ciblées et du lobbying inapproprié.

Autrement dit, la Commission reconnaît avoir contribué à des formes de lobbying de l’ombre, menées par des groupes financés par elle-même, auprès d’elle-même et d’autres institutions européennes. Cet aveu public semble dû à la pression exercée par certains eurodéputés néerlandais dès janvier. Si la presse est restée globalement silencieuse, les réseaux sociaux, eux, se sont emparés de l’affaire, tandis que le Parlement européen a organisé un débat en urgence, largement ignoré des médias traditionnels.

« Des cas isolés », tout au plus

Même au sein de la délégation néerlandaise, la tentation du silence était présente. Des députés ont tout de même pris langue avec le journal De Telegraaf, mais la ligne officielle du groupe PPE est restée divisée.

Dans sa réponse, la Commission promet de prévenir les conflits d’intérêts au sein de son personnel et de revoir ses règles de transparence. Mais la sincérité de cette prise de conscience reste douteuse. Le député européen allemand Peter Liese, membre du PPE et proche d’Ursula von der Leyen, devait ainsi déclarer que « nous reconnaissons des cas clairs de mauvaise conduite de la part de certains fonctionnaires de la Commission et de certaines ONG ». Il se dit satisfait que la Commission ait reconnu une influence inappropriée et pris des mesures. Mais en parlant de “cas isolés”, il contribue à minimiser l’affaire.

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