L’Alliance Fleuve Congo et le M23, dans un communiqué commun, viennent de décréter unilatéralement un cessez-le-feu dans l’Est de la République Démocratique du Congo. Il prend effet ce mardi 4 février. Les rebelles qui occupent depuis plus d’une semaine Goma, la capitale du Nord-Kivu, et dont les troupes encadrées par et soutenues par 3.000 soldats rwandais sont à moins de 30 km de Bukavu, arrêtent donc leur offensive.
La raison invoquée est la crise humanitaire. Après une semaine de combats et de désordres, la situation des deux millions d’habitants et de déplacés à Goma est qualifiée d’inquiétante par les ONG. La grande majorité des dépôts alimentaires ont été pillés.
Dans ce même communiqué, l’AFC/M23 déclare qu’elle ne compte pas occuper la ville de Bukavu. Une annonce qui répond à une inquiétude de Kinshasa. Le Rwanda va-t-il, avec l’aide de ses supplétifs, pousser son avantage sur le terrain et essayer d’occuper la province du Sud-Kivu ?
Aujourd’hui les rebelles répondent par la négative.
Quelles sont les raisons de ces arrêts des combats décrétés de façon unilatérale par les rebelles ? Les pressions internationales sur Kigali avec la crainte de sanctions ? Ou la nécessité pour l’AFC/M23 de faire une pause afin de digérer sa victoire et prendre le temps de mettre en place une nouvelle administration dans les territoires fraîchement occupés – dont Goma ? Sans doute les deux.
Philippe Lamair
(Photo Tony KARUMBA / AFP : un camp de réfugiés à Goma)