Après dix années de vie politique, Christelle Morançais, Présidente du Conseil régional des Pays de la Loire, monte en puissance. Tous les médias français commencent à s’intéresser à cette femme élégante de 49 ans.
Libération, qui vient de réclamer un nouveau prêt au milliardaire Daniel Kretinsky, lui a même consacré sa première page en la caricaturant avec une tronçonneuse. Christelle Morançais, qui a commencé sa carrière dans le privé, a pourtant déjà une solide expérience politique, même si elle reste relativement peu connue en France.
Sa notoriété a explosé depuis qu’elle a exprimé le souhait de réduire massivement les dépenses publiques dans son budget comme Présidente de Région. Proche d’Édouard Philippe, comme elle membre du parti Horizons, elle est également proche de Bruno Retailleau, autre figure montante de la droite française et avec qui elle militait pour François Fillon lorsque ce dernier se présentait à la Présidence de la République.
Des budgets équilibrés et moins de subsides
Lors du dernier budget de la Région, elle a coupé massivement dans une série de subsides notamment ceux du monde culturel. Convaincue de défendre une « majorité silencieuse » moins bruyante que certaines minorités activistes, elle plaide pour des budgets en équilibre et pour la fin de dépenses non financées, alors que les contribuables français sont déjà parmi les plus taxés au monde.
Dans le portrait qui lui est consacré par nos confrères du Figaro elle déclare : « Je suis contente d’avoir tenu avec ma majorité car rien ne nous a été épargné. Nous avons subi des campagnes de presse permanentes pour nous faire plier, des pressions d’élus, des diffusions de noms sur les réseaux sociaux… Cela a été très violent mais nous n’avons pas lâché. Les subventions ne sont pas des acquis à vie ! »
Un budget « tronçonné » de 10%
Dans un de ses derniers discours, la nouvelle figure de la droite montre qu’elle veut changer les choses et qu’il faudra compter avec elle dans les années à venir. Elle déclare notamment : « La région n’est pas en dehors de la France, en dehors de l’État, en dehors des réalités… À force d’attendre, à force de renoncer, à force de reculer, notre pays s’est affaibli, il s’est appauvri, il s’est déclassé… Comment a-t-on pu créer un système à ce point “shooté” à l’argent public, à ce point fragile, à ce point précaire, dans un pays aussi endetté que le nôtre, dans un pays qui n’a déjà plus les moyens d’y faire face ? »
Ramenées à leur juste proportion, les coupes représentent environ 10% du budget de fonctionnement. Christelle Morançais prévoit de réduire les dépenses de quelque 100 millions €. Cela suffit pourtant à provoquer un tollé : des acteurs du monde culturel ont manifesté à Nantes ce 19 décembre pour dénoncer, notamment, un budget culturel amputé de 73%.
L’élue souhaite agir et réformer « Cette dette, insiste-t-elle auprès du Figaro, cela fait cinquante ans qu’on la met sous le tapis. Moi, je suis contre la hausse des impôts et pour les investissements. Les subventions ne peuvent pas être éternelles. Il est temps de refonder ce pays en profondeur. » Un message qui, à force d’être répété, pourrait percoler dans l’opinion publique.
D. J.
(Photo Belgaimage : Christelle Morançais lors du débat sur le budget 2025 au Conseil régional des Pays de la Loire)