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Christian Laporte : « François avait une véritable volonté de réformer l’institution de l’Eglise »

par Maxence Dozin

Pour l’ancien expert en affaires vaticanes de « La Libre », François avait une « véritable volonté de réformer l’institution » sans pour autant être le « révolutionnaire que d’aucuns avaient pu espérer ».

21news : Que pensez-vous de la façon dont le parcours du pape François sera retenu par l’Histoire ?

Christian Laporte : Je pense que, finalement, il devrait entrer dans l’Histoire de l’Eglise et dans l’Histoire tout court comme un grand pape. Il a pu régner douze ans, et sera certainement considéré comme ayant eu une véritable intention de réformer l’Eglise. Il n’a pas tout faire toutes les réformes qu’il voulait mais durant son pontificat, il a quand même essayé de prouver qu’il était l’homme du changement.

21news : Parmi les réformes que, justement, il n’est pas parvenu à porter à terme, peut-on discerner, justement, les raisons des échecs ?

C.L. : De toute évidence, François était un « classique », notamment au regard de ses positons encore exprimées lors de sa visite apostolique en Belgique (sur l’IVG, entre autres, NLDR) en septembre dernier. En même temps, c’était un latino-américain qui a pu paraître, à certains moments, un peu trop « macho » ; osons le mot. Mais en même temps, il avait vraiment la volonté de réformer l’institution, et il l’a fait pas à pas, petit à petit, car c’est quelqu’un qui a toujours vécu tout près des réalités. J’en veux pour preuve sa période en tant qu’archevèque de Buenos Aires où il était connu pour prendre le métro. En plus de cela, et lorsqu’il a été élu pape, plutôt que s’installer au Palais apostolique du Vatican, il a préféré se mettre en retrait et s’installer à la Maison Sainte-Marthe, un peu pélerin parmi les pèlerins ; histoire de montrer sans doute qu’il n’aimait pas trop les ors flambants de l’Eglise parce que lui-même avait connu de près une Eglise beaucoup plus pauvre et traditionnelle, notamment en Amérique latine.

21news : Revendiquait-il encore, pendant les dernières années de son pontificat, ce titre qu’on lui décernait volontiers de « pape des pauvres » ? Est-ce là quelque chose dont il était resté proche en termes d’image ?

C.L. : Je crois qu’il en était resté proche, pas seulement par l’image mais aussi par les actes. Quiconque s’intéressait à la façon dont il remplissait son agenda pouvait prendre la pleine mesure du fait qu’à de nombreuses reprises, il a été à la rencontre des pauvres et des démunis, des malades, qui « traînaient » un peu autour du Vatican et à qui il a pu prodiguer des messages d’encouragement. C’est un peu cela que je voudrais retenir de lui par rapport à tous les papes que j’ai pu moi-même connaître et « couvrir » dans la presse. Comparé à ses prédécesseurs, comme Benoît XVI, qui était un homme de l’appareil de l’Eglise, François était certainement connu pour être proche des réalités.

Maxence Dozin

(Photo Belgaimage)

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