La RTBF, qui a refusé de diffuser en direct l’allocution d’investiture du président américain, a dépassé toutes les bornes de l’acceptable. Même Pascal Praud, sur Europe 1, n’a pas mâché ses mots : « Ce sont des censeurs, c’est le ministère de la Vérité. Ceux qui ont lu Orwell, vous êtes exactement dans le cœur du ministère de la Vérité. » Une carte blanche d’Étienne Dujardin, juriste et conseiller communal à Woluwe-Saint-Pierre.
La chaîne publique du boulevard Reyers a encore frappé fort cette semaine, affichant une attitude complètement déconnectée du réel et cumulant trois erreurs majeures :
- Une décision absurde
Alors que toutes les chaînes du monde diffusent l’intervention de Donald Trump en direct, la RTBF fait le choix du différé. Pensent-ils réellement que cela aura le moindre impact ? L’intervention était, de plus, disponible sur tous les réseaux sociaux. Cette décision revient à prendre les téléspectateurs en otage, alors qu’ils ont le droit de suivre l’actualité internationale en direct. Qui plus est, il s’agissait ici du discours du chef de la première puissance mondiale.
Les citoyens belges financent la RTBF à hauteur de 350 millions d’euros de subsides. Ce soutien mérite le respect. Prendre ainsi les téléspectateurs en otage pour servir une idéologie de gauche assumée est une faute lourde.
- Une opacité troublante
Diffuser en différé un contenu déjà disponible partout interroge : qui décide de ce qui peut passer à l’écran ou non, et en combien de temps ? Quel est le nom de cet organisme ou comité ? Quels sont les noms des personnes qui, dans une opacité totale, décident de ce qui peut être diffusé ?
Rappelons que ce contenu était accessible sur toutes les autres chaînes, sauf la RTBF. Cette situation pose la question de l’efficacité de ces processus et de l’identité des responsables de ce « ministère de la Vérité » auto-proclamé.
- Une accumulation d’incidents
Après de multiples controverses, comme l’invitation du Professeur Dubuisson au JT pour commenter les attentats du 7 octobre, il devient évident qu’une réforme profonde de la RTBF est nécessaire. Le public francophone mérite mieux qu’une chaîne comparable à France Inter, qui ignore le débat contradictoire, établit des listes de personnalités à ne pas inviter, et traite les sujets exclusivement sous l’angle d’une gauche bien-pensante.
Même France Télévisions, pourtant critiquée pour son penchant à gauche, offre des débats plus pluralistes et de meilleure qualité. À la RTBF, les choix d’invités, les thématiques et les angles abordés trahissent une orientation idéologique marquée, faisant d’elle le média de service public le plus à gauche de toute l’Europe.
Vu les moyens considérables dont dispose la RTBF, elle doit améliorer la qualité de l’information et des débats qu’elle propose.
Un appel à des réformes urgentes
On ne peut plus rester les bras croisés. Les réformes doivent être urgentes et porter, en particulier, sur la ligne éditoriale d’un groupe public qui semble oublier que son existence repose sur les impôts des citoyens, lesquels ne sont pas tous de gauche. Les dernières élections ont envoyé un message clair au boulevard Reyers
Le paquebot de la RTBF semble redouter les réformes qui l’attendent. L’incident de cette semaine confirme l’urgence d’un renouveau. Il est essentiel de permettre aux nombreux excellents journalistes de la RTBF de déployer leurs talents au sein d’un média public de qualité, sans censure ni a priori idéologique.
Étienne Dujardin, Juriste et conseiller communal à Woluwe-Saint-Pierre
(Photo : Belga / Greg Nash/POOL/ABACAPRESS.COM)
