L’écrivain a comparu ce jeudi devant le tribunal correctionnel. Le verdict sera connu dans une semaine.
L’écrivain Boualem Sansal, accusé d’atteinte à l’unité nationale, d’outrage à corps constitué, d’atteinte à l’économie nationale et de détention de vidéos et de publications menaçant la sécurité et la stabilité nationale a comparu ce jeudi 20 mars devant le tribunal de Dar El Beida à Alger. Après un procès d’à peine une demi-heure, le procureur a requis dix années de prison ferme et une amende d’un million de dinars.
M. Sansal, qui avait été arrêté à l’aéroport d’Alger le 16 novembre dernier pour être entendu par le parquet antiterroriste d’Alger, avait été placé sous mandat d’arrêt en vertu d’un article du Code pénal algérien qui réprime les « atteintes à la sûreté de l’État », ceci après avoir, dans un entretien avec le magazine Frontières, affirmé notamment que l’Ouest algérien appartenait historiquement au Maroc. L’état de santé de l’écrivain, traité pour une récidive de cancer, suscite de vives inquiétudes.
Certains proches du dossier, cités par nos confrères du Figaro, estiment que ce procès expéditif pourrait participer à « la volonté d’Alger (…) de désamorcer la bombe Sansal pour renouer le dialogue avec Paris ». Ceci même si le président algérien Abdelmadjid Tebboune avait affirmé dans un entretien à la presse en février ne pouvoir « présager de rien (en la matière)», laissant « clairement entendre », toujours selon Le Figaro, « que la décision finale lui reviendrait et que rien ne serait définitif pour l’écrivain en détention ».
Maxence Dozin
(Photo Belgaimage)
