Accueil » Donald Trump : un agenda conservateur totalement assumé

Donald Trump : un agenda conservateur totalement assumé

par Rédaction
0 commentaires

Le programme proposé aux électeurs américains par Donald Trump ne surprend pas. Il est axé sur un ensemble de 20 promesses pour restaurer la grandeur de l’Amérique, tant sur le plan économique que moral, comme l’appelle de ses vœux le milliardaire depuis sa campagne présidentielle victorieuse de 2016.

Donald Trump ne l’ignore pas : l’immigration illégale constitue la préoccupation numéro un de ses concitoyens. Plus de deux millions de personnes sans documents légaux entrent chaque année sur le territoire américain, et nombreux sont ceux qui, ne souhaitant pas déposer une demande de permis de séjour, disparaissent dans la nature et grossissent les rangs des travailleurs sans papiers, que l’on retrouve tantôt dans les champs de myrtilles du Michigan, tantôt dans les chambres de motels texans. L’ancien président a ainsi promis à ses électeurs « la plus grande expulsion d’illégaux jamais enregistrée dans l’histoire du pays », utilisant des éléments de langage souvent mal maîtrisés qui ne servent pas sa cause (rappelons d’ailleurs que l’expulsion de personnes sans documents légaux n’est pas l’apanage des Républicains : Trump a ainsi proportionnellement expulsé moins de personnes que Barack Obama à son époque). Les deux premières mesures de sa liste concernent donc la question migratoire : d’une part, arrêter le flux d’immigrants ; d’autre part, procéder à des expulsions de masse.

Restaurer le secteur manufacturier

Un second volet de son programme porte sur l’économie, centré sur des thèmes chers aux conservateurs : restaurer le secteur manufacturier américain (on se souvient des guerres commerciales avec la Chine durant son premier mandat), mettre en œuvre une série de mesures pour garantir l’indépendance énergétique du pays (ce qui inclut une réduction de certaines réglementations environnementales), maîtriser l’inflation et accorder des exonérations fiscales aux travailleurs. Sur le plan global, Donald Trump promet de faire en sorte que le dollar reste la monnaie de réserve au niveau mondial.

Troisièmement, la politique internationale. Trump ne cache pas ses intentions dans ce domaine, qui s’articulent autour de trois points : d’abord, il affirme pouvoir mettre fin au conflit entre la Russie et l’Ukraine en « quelques coups de fil » ; ensuite, il remet en question le rôle des États-Unis en tant que principal pourvoyeur de soutien financier à l’OTAN ; enfin, il se positionne comme un défenseur intransigeant d’Israël dans son conflit avec le Hamas. De manière générale, le candidat républicain estime pouvoir garantir la paix en Europe et au Moyen-Orient et promet un soutien sans faille aux forces armées américaines, avec du matériel fabriqué aux États-Unis.

Quatrièmement, Trump prévoit, sur le plan institutionnel, de tenter de renforcer les pouvoirs de l’exécutif au détriment du législatif, et surtout des nombreuses agences gouvernementales qu’il juge politisées – inutile de préciser, dans un sens qui lui est défavorable. À ce sujet, il est intéressant de se pencher sur un mémorandum de 900 pages signé par la fondation conservatrice Heritage, composée de nombreux proches de l’ancien président. Intitulé « Project 2025 », cet ensemble de mesures vise à donner au « futur président » une véritable latitude en termes de projets politiques, que la fondation espère orientés vers le démantèlement des agences gouvernementales jugées contraires aux valeurs traditionnelles et conservatrices. Bien que Trump tente de se distancier de ce document, les valeurs qu’il défend sont largement alignées avec celles de l’ancien président.

Stopper le wokisme

Enfin, impossible de ne pas mentionner le combat mené par les Républicains contre les idéologies connues sous le nom de « wokisme ». Trump propose ainsi de couper les fonds fédéraux aux écoles qui enseignent la théorie critique de la race, les idéologies « radicales » sur les questions de genre, ou « d’autres contenus inappropriés en matière raciale, sexuelle ou politique ». Il convient de rappeler qu’une véritable guerre culturelle fait rage aux États-Unis entre les défenseurs du wokisme et ses opposants. Dans de nombreux États, des livres sont interdits dans les bibliothèques publiques ou dans les écoles (généralement par les Républicains, pour des raisons liées à la sexualité ou au genre, mais aussi par la gauche, essentiellement pour des accusations de racisme).

M.D.

(Photo Belga)

You may also like

21News est un média belge francophone qui promeut la liberté, l’entrepreneuriat et la pluralité d’opinions.

Sélections de la rédaction

Derniers articles

Êtes-vous sûr de vouloir débloquer cet article ?
Déblocages restants : 0
Êtes-vous sûr de vouloir annuler l'abonnement ?