Allah n’a peut-être pas sa place en classe, mais on a le droit, dans une démocratie libérale, d’en parler à la Fnac. Un édito de Philippe Lamair.
L’annulation de la conférence organisée initialement à la FNAC de Woluwe Saint Lambert par les journalistes Laurence D’hondt et Jean-Pierre Martin interpelle. Elle était organisée dans le cadre dans la présentation de leur livre « Allah n’a rien à faire dans ma classe ». L’ouvrage est basé sur des témoignages d’enseignants confrontés à la montée de l’islamisme. Des profs qui ont trop souvent le sentiment d’être peu ou pas soutenus par leur hiérarchie.
Une solitude et un abandon qu’en France, Samuel Paty a payé de sa vie.
Recueillir ces témoignages a demandé persuasion et respect. Beaucoup d’intervenants craignant même, en restant anonymes, d’être victimes de représailles. Trouver un éditeur fut difficile. La promotion du livre pas évidente. La presse audiovisuelle (RTBF et RTL) est restée aux abonnés absents. Seuls quelques journaux ont parlé du livre.
Il décrit la réalité, le vécu de ces enseignants. Des témoignages qui dérangent les commanditaires de ces « jeunes » chargés d’empêcher la conférence. Des « jeunes » aux ordres de qui ? Espérons que la FNAC a porté ou portera plainte et que les autorités auront à coeur de mener les investigations nécessaires afin de savoir qui sont ces jeunes et surtout qui les manipule.
Cette atteinte à la liberté d’expression ne semble pas trop déranger les partis de gauche. Socialistes, Ecolo et PTB se cantonnent dans un silence bienveillant pour ceux qui ont monté cette cabale.
Depuis le pogrom du 7 octobre 2023 et la radicalisation d’une partie de la jeunesse bruxelloise autour de la cause palestinienne et son corollaire, la montée de l’antisémitisme ainsi que les résultats aux législatives et aux communales de la Team Fouad Ahidar, on voit monter les revendications communautaristes. Le travail de sape de certains groupes – dont les Frères musulmans – porte ses fruits. Certains se sentent aujourd’hui assez forts que pour contraindre la FNAC à annuler une conférence.
De compromissions en soumissions, notre démocratie est phagocytée par le communautarisme religieux. À quand un sursaut ?
Demain ? Il sera peut-être trop tard.
Phlippe Lamair
(Photo : Jean-Pierre Martin et Laurence D’Hondt)