Les coûts directs et indirects de la gare de Mons n’en finissent plus de défrayer la chronique. Comme si les flots d’argent public étaient intarissables.
Au départ, rappelons-le, cette gare de Mons devait coûter moins de 40 millions d’euros. Au final elle en coûtera 480 millions. À ces chiffres s’ajouteront un million d’euros annuels pour l’entretien des lieux. Combien de chefs d’entreprises auraient résisté, dans le privé, à un tel dépassement financier ? Aucun ! Ils se seraient fait virer sur le champ. En politique, ce n’est pas pareil. Les responsables ne seront pas punis.
Rappelons aussi que la Cour des Comptes a plusieurs fois alerté sur ce dossier, révélant que des marchés publics n’ont pas été respectés. Et que le ministre de tutelle, l’Ecolo Gilkinet, n’a pas daigné transmettre le dossier au parquet. Un gros coup de canif dans le portrait idéalisé des champions auto-proclamés de la transparence et de la bonne gouvernance.
Près d’un demi-milliard, donc, qui n’aura même pas permis de boucler le chantier à temps. La construction de la gare de Mons a pris dix ans de retard. L’inauguration devait se faire pour Mons Capitale de la Culture en 2015. La nouvelle construction sera officiellement inaugurée ce 31 janvier 2025, dans le cadre du festival « Mons en lumières ».
La gare de Mons n’est que la seizième du pays en termes de fréquentation. 9.400 voyageurs se pressent, en moyenne, chaque jour, dans ses nouvelles travées emplies de courants d’air. À titre de comparaison, ils sont 22.000 à Ottignies. La gare de Mons a coûté environ 54.000 euros par voyageur.
Se rend-on compte de la gabegie qu’engendre cet usage immodéré de l’argent du contribuable ? Les usagers du rail ne souhaitent pas de Calatrava ni de tralalas, mais des trains qui roulent et qui arrivent à l’heure. Est-ce vraiment trop demander comme mission de service public ?
La rédaction
(Photo Belgaimage : la nouvelle gare de Mons)