La projection du simulateur MaSala révèle une équation budgétaire serrée pour l’enseignement obligatoire en Fédération Wallonie-Bruxelles. Avec plus de 6 milliards d’euros de masse salariale et une baisse prévue de 2.567 ETP (équivalents temps plein) d’ici 2029, le secteur fait face à des pressions démographiques et structurelles.
À politique inchangée, la masse salariale hors index resterait relativement stable malgré la diminution du nombre de membres du personnel. Des scénarios alternatifs montrent, toutefois, la sensibilité des résultats à la variation de différents paramètres. Ainsi, une simple augmentation de 10 % du taux d’encadrement dans le primaire pourrait alourdir les coûts de 130 millions d’euros dès 2025. Pour éviter un dérapage financier, chaque réforme des barèmes ou des politiques d’encadrement devra être minutieusement évaluée et anticipée.
Le simulateur MaSala, développé en partenariat avec le CERPE et l’Administration générale de l’Enseignement, offre un aperçu détaillé de l’évolution de la masse salariale pour l’enseignement en Fédération Wallonie-Bruxelles sur la période 2024-2029.
Les projections démographiques du Bureau fédéral du Plan indiquent une baisse de la natalité et, par conséquent, une diminution de la population scolaire. Cette tendance entraînera une réduction mécanique du nombre d’équivalents temps plein nécessaires, ce qui se traduira par une baisse de 100.672 ETP en 2023 à 98.105 ETP en 2029. Cette réduction se fera sans licenciements, mais par un non-remplacement progressif des départs à la retraite.
Stabilité du taux d’encadrement
À politique inchangée, les projections supposent le maintien d’un taux d’encadrement stable, c’est-à-dire que le nombre d’élèves par enseignant reste globalement constant. Ainsi, la diminution de la population scolaire se traduit directement par une réduction du nombre d’enseignants.
Cependant, si des politiques venaient à améliorer le taux d’encadrement – comme réduire le nombre d’élèves par enseignant de 10 % dans le primaire ordinaire –, cela entraînerait une augmentation significative de la masse salariale, soit environ 130 millions d’euros dès 2025. Cette hausse des coûts montre la sensibilité du budget éducatif aux ajustements des politiques d’encadrement.
Pas d’aggravation de la pénurie
Le modèle part également de l’hypothèse que l’offre de personnel restera suffisante pour répondre à la demande, sans aggravation de la pénurie actuelle. La projection prend implicitement en compte le manque d’enseignants déjà observé dans le système éducatif.
La masse salariale de l’enseignement obligatoire augmenterait de 12 % sur l’ensemble de la législature, en conséquence de l’indexation automatique. Hors indexation, malgré une diminution du nombre d’ETP de 2,5 %, la masse salariale ne diminuerait que de 1%, notamment à cause d’une augmentation de l’ancienneté moyenne et donc du coût moyen des membres du personnel.
Des scénarios alternatifs montrent la sensibilité des résultats à la variation de différents paramètres comme la démographie, les barèmes ou les effectifs. Une surveillance continue et un éventuel ajustement des politiques est donc nécessaire afin de garantir la soutenabilité de la masse salariale.
A.G.
(Photo Belgaimage)