(màj 31 octobre 17h) En Espagne, un bilan toujours provisoire fait état de 158 morts après les pluies diluviennes qui se sont abattues dans la nuit de mardi à mercredi soir sur la province de Valence. D’après les autorités, le nombre de victimes pourraient sans doute encore augmenter. Certaines voix s’élèvent déjà pour affirmer que le message d’alerte à la population a été envoyé trop tard.
Si le pire de la tempête est sans doute passé, les autorités rappellent que plusieurs zones restent en alerte rouge, la perturbation météorologique n’étant pas encore terminée. Les habitants sont invités à rester chez eux.
Profitant du chaos, certains se sont mis à piller commerces et habitations. Une quarantaine de personnes ont été arrêtées. Parmi eux, cinq malfrats qui ont dérobé des bijoux pour une somme estimée à 30 millions d’euros.
Le SPF Affaires étrangères déconseille de se rendre dans la région de Valence, indiquant que plusieurs zones restent inaccessibles à cause des inondations et que des structures routières, ferroviaires sont inutilisables. Quant aux aéroports, dont celui de Valence, ils subissent toujours des perturbations liées aux conditions météo. Selon les Affaires étrangères, environ 13.000 Belges vivent dans cette région d’Espagne.
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Après le passage des pluies diluviennes dans la province espagnole de Valence, le bilan des victimes ne cesse de s’alourdir. Toujours provisoire, il serait actuellement de 72 morts ce mercredi soir mais il devrait encore s’alourdir. En effet, certaines localités restent inaccessibles. Des routes sont coupées, des ponts ont cédé ou ont été emportés.
Le gouvernement espagnol vient de décréter un deuil de trois jours, alors que la province de Valence continue de découvrir l’ampleur des dégâts causés par les trombes d’eau qui se sont abattues sur la région. Pas moins d’une année de pluie est tombée en huit heures sur certaines villes, comme à Chiva, où l’agence météo espagnole AEMET a relevé l’équivalent de quelques 300 litres d’eau par m2.
Des vidéos postées sur les réseaux sociaux donnent une idée de l’ampleur de la catastrophe, avec ces eaux emportant sur leur passage des dizaines de voitures comme de véritables fétus de paille. Tous les moyens de secours sont mobilisés pour venir en aide aux sinistrés et rétablir au plus vite l’électricité, dont plus de 200.000 foyers sont privés.
Une tempête qualifiée d’historique
À l’origine de ces pluies diluviennes : un phénomène nommé DANA, courant dans la région méditerranéenne. Il s’agit d’une dépression d’altitude, non tropicale, fréquente en automne et connue sous l’appellation « goutte froide ». Cette poche d’air très froid résulte de changements brutaux dans la pression atmosphérique. La région de Valence a connu deux épisodes semblables dans les années 1980, mais celui-ci est d’une ampleur peu commune, qualifiée d’« historique ».
Les dégâts sont considérables, aggravés selon certains experts par la folie urbanistique des années 90 et 2000 (construction dans des zones inondables sans création d’aménagements nécessaires pour favoriser l’écoulement des eaux de pluie). En outre, suite à l’inondation catastrophique de 1957 (plus de 80 morts), d’importants travaux d’aménagement avaient été pratiqués autour du fleuve Turia, pour lui permettre de contourner Valence.
L’agence météorologique de Valence suit la situation en temps réel sur son fil X :
De son côté, l’Union européenne a activé le système de satellites Copernic pour aider à coordonner les équipes de sauvetage qui font face aux effets de la DANA dans le sud-est de l’Espagne.
Philippe Lamair
(Photo AFP Ruben FENOLLOSA / Via Belgaimage)