Alain Minc n’est plus à présenter. Conseiller de plusieurs patrons du CAC40, visiteur du soir de plusieurs présidents de la République, ancien président du conseil de surveillance du journal Le Monde, il murmure à l’oreille du Tout-Paris. Depuis ses bureaux, il a accordé à 21News un large entretien dans le cadre du Podcast « En Toute Liberté » lancé avec Louis Sarkozy. Dans ce troisième épisode, Alain Minc laisse percevoir une intelligence et une finesse d’analyse remarquables, à la fois sur des sujets littéraires, économiques ou politiques.
L’interview commence par une conversation littéraire très puissante qui laisser apprécier la vaste culture littéraire d’Alain Minc. Proust, Dostoïevski, Victor Hugo, tout y passe. Pour Minc : « Les Misérables sont moins emmerdants que l’Ancien Testament. Les Misérables, c’est un livre englobant, ou chacun peut y trouver sa pièce et ou le monde entier peut y trouver sa place. » C’est cela, pour lui, le génie de ce genre littéraire.
La conversation embraie ensuite sur l’élection de Trump et l’analyse du vote populaire. Pour Alain Minc, « Ce qui était intéressant dans la dernière élection c’est qu’on a vu éclater l’identité électorale de la communauté noire et des des latinos. Et, d’une certaine façon, c’était le côté positif de cette élection. Cela veut dire que les deux communautés commençaient à se fondre dans le même cadre politique que la communauté blanche. »
« La gauche a perdu sa raison d’être »
L’élection de Trump montre aussi la difficulté de la gauche de parler aux classes populaires. Pas uniquement aux États-Unis, mais également en Europe. Pour Alain Minc, « Quand la gauche perd la classe populaire, elle a perdu sa raison d’être. Le bricolage qui consiste à ajouter des communautés à des communautés, pour faire une majorité aléatoire, cela n’a pas d’identité. Le devoir de la gauche est d’être en lien avec les classes populaires. Ici en France, il y a eu cette note de la fondation Terra Nova, qui disait à la gauche : « Oubliez la classe ouvrière, vous la laissez à Marine Le Pen et vous agrégez tout le reste, les bobos de tous genres… Et c’est en effet ce que la gauche a essayé de faire. Cela n’a pas de sens. »
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