L’ancien Premier Ministre français, François Fillon a donné un large entretien à l’hebdomadaire français Valeurs Actuelles sur les sujets chauds d’actualité : Trump, Poutine, la dette, l’immigration ; tout y passe ou presque.
Interrogé sur l’état de la France, huit ans après sa candidature à la présidentielle, il répond : « Chacun peut constater la dégradation de la situation de notre pays. L’endettement a doublé depuis 2012. Le poids des prélèvements obligatoires a atteint un record historique. La société française n’a jamais été aussi divisée depuis le début de la Ve République, avec une montée des extrêmes qui rend le pays quasi-ingouvernable. La violence progresse à tous les niveaux : dans le débat politique comme dans la vie quotidienne. Aucun territoire n’est épargné. Ce qui était auparavant l’apanage des quartiers dits difficiles des grandes agglomérations concerne désormais les petites villes et les zones rurales. La parole publique ne pèse plus grand-chose. Les médias, débordés par les réseaux sociaux, tentent d’imposer leur vérité plus qu’ils n’informent les citoyens. »
Peu après le retour de Trump à la Maison-Blanche, l’ex-député de la Sarthe juge que le milliardaire républicain n’est finalement «que la version brutale d’une réalité maintes fois démontrée : l’Amérique n’a pas d’amis». Il ainsi aussi que les Russes « n’attendent plus rien de l’Europe avec laquelle les relations resteront durablement compromises». La faute d’après lui aux «rodomontades inefficaces des Européens, (à) l’accumulation jusqu’à l’absurde des sanctions, (à) l’inutile inculpation de Vladimir Poutine par la Cour internationale de justice, comme d’ailleurs celle du premier ministre israélien.» Pour l’ancien Premier Ministre encore « les deux principales menaces pour la paix mondiale sont la rivalité Chine-Etats-Unis et la montée du totalitarisme islamique ».
« Des atteintes graves aux principes démocratiques »
Selon lui, si le « Sud global » n’existe pas, « une alliance puissante autour de la Russie, de la Chine, de l’Inde, de la Turquie et de l’Iran » serait désormais à l’ordre du jour « unie par leur volonté de s’émanciper », voire « par la détestation de ce que nous (les Occidentaux) représentons ». La conséquence, selon François Fillon, des « erreurs de jugement », des désastres des interventions militaires ou encore des « délires wokistes » en Occident. Il salue également le discours du vice-président américain sur la liberté d’expression à Munich. Fermeture de la chaîne C8, annulation de l’élection en Roumanie, multiplication des lois mémorielles ou encore « ostracisation des formations politiques jugées trop à droite », l’ex-candidat de l’UMP les juge comme des « atteintes graves aux principes démocratiques ».
Enfin toujours pourfendeur de l’islamisme il déclare : « La Russie est une menace infiniment moindre que celle de l’islam radical, idéologie pernicieuse qui prospère sur une grande partie de notre territoire».
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