Avec 140 milliards pour la sécurité sociale et seulement 8 pour la Défense, Theo Francken (N-VA) propose de rééquilibrer les budgets. Mais pour Frank Vandenbroucke (Vooruit), pas question de financer les chars avec l’argent des soins. L’armure sociale avant l’armement.
La proposition a fait bondir dans les rangs socialistes. Theo Francken (N-VA) veut transférer une partie des moyens de la sécurité sociale vers le budget de la Défense. Sur le plateau de l’émission flamande « De tafel van Gert », le ministre a dénoncé un déséquilibre criant : 140 milliards pour la sécurité sociale contre à peine 8 pour la Défense. « Nous sommes passés à une sécurité sociale molle, alors que la défense, qui est une sécurité dure, est négligée », a-t-il lancé, appelant à un rééquilibrage.
Réplique de l’aile gauche du gouvernement
Réponse immédiate et tranchante de Frank Vandenbroucke (Vooruit), jeudi à la Chambre, sous l’impulsion d’une question de la députée écologiste Sarah Schlitz. « Nous réformons la sécurité sociale pour la préserver, pas pour l’utiliser à des fins militaires », a-t-il martelé. Pour lui, c’est clair : l’État-providence n’est pas une variable d’ajustement budgétaire au profit des ambitions militaires de la N-VA.
« Que défendons-nous contre Poutine ? », s’est interrogé le ministre de la Santé. « Notre démocratie repose sur une sécurité sociale forte et des soins accessibles à tous. Ce sont les fondations de notre société, pas des cibles à affaiblir ».
En toile de fond, le gouvernement fédéral s’efforce de boucler un nouvel accord budgétaire dit « de Pâques », avec notamment des investissements militaires au programme.
La Rédaction
(Photo Belgaimage)