Un rapport de l’ “Institute for the Study of Global Antisemitism and Policy” (ISGAP) met à jour l’implication de l’Iran, du Qatar et du Hamas dans la plainte de l’Afrique du Sud contre Israël déposée auprès de la Cour internationale de justice.
En décembre 2023, l’Afrique du Sud, sous la direction du Congrès national africain (ANC), a intenté une action contre Israël devant la Cour internationale de justice (CIJ), accusant l’État hébreu de génocide envers les Palestiniens de Gaza. « Cette démarche, intervenant peu après les attaques du Hamas d’octobre 2023, a soulevé des questions sur les motivations et financements sous-jacents, notamment en raison des liens croissants entre l’ANC, l’Iran, et le Qatar », précise l’ISGAP.
Le rapport de l’ISGAP explore en profondeur ces relations, soulignant une stratégie où des acteurs anti-israéliens, y compris des États soutenant le terrorisme, utilisent des institutions internationales pour isoler Israël.
Genèse de l’affaire
L’ANC (Congrès national africain, au pouvoir en Afrique du Sud), confronté à des défis financiers majeurs en 2023, a reçu une injection mystérieuse de fonds quelques jours avant le dépôt de l’affaire devant la CIJ. L’ISGAP suggère que l’Iran et ses alliés, notamment le Qatar, auraient financé cette initiative pour renforcer la campagne mondiale de délégitimation d’Israël. En effet, on constate :
- Des coûts importants : L’action judiciaire a nécessité des budgets initiaux de 10,5 millions de dollars américains, avec des projections atteignant 79 millions USD pour un procès complet alors que l’Afrique du Sud peinait à payer les salaires.
- Un soutien iranien : Des preuves circonstancielles, telles que des rencontres diplomatiques entre responsables sud-africains et iraniens, laissent entendre un financement externe. Le président iranien aurait publiquement félicité l’Afrique du Sud pour son « rôle crucial » dans cette campagne juridique. « La chronologie et les discours publics des officiels iraniens montrent une coordination étroite avec l’ANC », affirme l’ISGAP. Ce soutien est renforcé par les liens économiques croissants avec le Qatar et par des allégations répétées d’ingérence financière pour déstabiliser Israël. Malgré ces accusations, l’ANC a refusé de divulguer la source des fonds ayant épongé sa dette de près de 30 millions USD.
Une équipe juridique controversée
Le rapport ISGAP révèle qu’une partie de l’équipe juridique sud-africaine est liée à des organisations ayant des affinités avec des groupes terroristes tels que le Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP). Des figures comme Shawan Jabarin (Al-Haq) ou Raji Sourani (Centre Palestinien pour les Droits de l’Homme) ont des antécédents avérés de soutien au terrorisme. En outre, plusieurs ONG impliquées dans la construction du dossier judiciaire, telles que Law for Palestine ou Euro-Med Monitor, ont une longue histoire de propagande anti-israélienne et de désinformation. Par exemple, le rapport montre que sur les 574 citations de la plainte déposée par l’Afrique du Sud, 45 proviennent de sources ouvertement hostiles à Israël, dont plusieurs sont liées à des réseaux pro-Hamas.
Contexte géopolitique
« L’ANC, héritier du combat contre l’apartheid, utilise la rhétorique du génocide et de l’apartheid pour s’aligner avec ses alliés anti-israéliens », affirme l’ISGAP.
Cependant, cette position semble davantage motivée par des enjeux internes que par des considérations humanitaires :
Premièrement, une image politique dégradée : Face à une corruption endémique et à des services publics défaillants, l’ANC chercherait, selon l’ISGAP, à raviver son image en détournant l’attention vers un ennemi extérieur.
Deuxièmement, les relations stratégiques : En s’alignant sur l’Iran et le Qatar, l’Afrique du Sud accède à des avantages financiers et diplomatiques tout en consolidant sa position au sein du bloc BRICS.
Conclusion
« La plainte sud-africaine devant la CIJ illustre une stratégie plus large de politisation des institutions internationales pour cibler Israël », affirme l’ISGAP. « Le financement opaque, les alliances douteuses avec des régimes comme l’Iran, et la participation d’acteurs affiliés à des organisations terroristes soulignent une instrumentalisation de la justice internationale. Ce cas met également en lumière une crise morale au sein de l’ANC, jadis symbole de la lutte pour les droits humains. »
A. G.
(photo Belga : Sommet des Brics, Kazan, 24 octobre 2024. Mahmoud Abbas, président palestinien, invité d’honneur)