Ce lundi soir, ce sont des dizaines de milliers de manifestants pro-européens qui sont descendus dans les rues de Tbilissi, capitale de la Georgie, pour dénoncer les résultats des élections législatives.
Pour rappel, c’est le parti « Le rêve géorgien», proche de Moscou, qui est arrivé en tête du scrutin avec 53,92 % des voix contre 37,78% pour la coalition de quatre partis d’opposition. Une opposition qui parle d’un scrutin « volé » et qui revendique la victoire sur la base de sondages effectués à la sortie des bureaux de vote.
Les 500 observateurs internationaux sur place pour le compte de plusieurs organisations dont l’OTAN, le Parlement européen ou encore l’Assemblée parlementaire de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont constaté de nombreuses irrégularités, dont la suspicion d’achats de vote et de pressions physiques. Le Hongrois Viktor Orban, dont le pays préside le Conseil européen, s’est rendu en Georgie pour féliciter le le gouvernement et le parti « Rêve géorgien » pour sa victoire.
Une démarche dénoncée, et considérée comme prématurée par plusieurs membres de l’UE. Le chef de la diplomatie européenne, l’espagnol Josef Borrell, a déclaré de son côté que dans ce contexte « Viktor Orban ne représentait pas l’Union européenne ». Bruxelles comme Washington demandent une enquête impartiale sur le déroulement de ces élections. De son côté, le Premier ministre géorgien, Irakli Kobakhidzé, a affirmé que la « principale priorité » de Tbilissi restait « l’intégration européenne ». Sans doute une forme d’humour caucasien.
Philippe Lamair
(Photo Belgaimage)