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ING a omis de signaler à la BNB ses soupçons sur le dépôt en cash de sommes significatives sur le compte bancaire de Didier Reynders

par Maxence Dozin

La banque a commencé en 2018 à questionner son client sur ses dépôts en espèce. Mais n’a communiqué ses soupçons à la BNB que l’année dernière. Elle devra s’expliquer auprès de cette dernière.

Didier Reynders, ancien commissaire européen à la Justice, a durant des années déposé des espèces sur son compte à vue ouvert auprès d’ING – environ trois quarts de millions d’euros, pour ensuite, à partir de 2018, y placer ses gains de produits de la Loterie nationale. C’est cette année-là que la banque a questionné son client sur ces pratiques. Ce n’est que cinq ans plus tard qu’ING a transmis à la Banque nationale ses doutes sur le comportement de M. Reynders au regard de la loi.

Après les questions émises par sa banque, les dépôts en cash du libéral ont cessé. Ce dernier a alors, six années durant, joué à des jeux de la Loterie nationale, pour une somme de 200.000 EUR, encaissant ses gains sur le même compte bancaire. En 2019, par ailleurs, Nicolas Ullens, ancien membre de la Sûreté de l’État, accusait l’ancien vice-premier ministre de corruption et de blanchiment d’argent, entre autres dans le cadre de l’affaire connue sous le nom de « Kazakhgate ». Ces accusations avaient été classées sans suite.

La Banque Nationale de Belgique a sommé ING, comme le révèle ce jeudi le journal Le Soir, de s’expliquer sur le fait d’avoir mis cinq ans à communiquer à l’institution ses doutes sur son client. Élément d’autant plus « curieux », estime le journal, que ce dernier, en sa qualité de « PEP » (personne exposée politiquement), est davantage sous le radar des banques, qui ont des obligations particulières à l’égard de ces personnalités.

« Les banques sont obligées d’avoir un profil-risque de leurs client », explique Dries Cools, expert de la lutte anti-blanchiment à la BNB, à nos confrères du « Soir ». « Si une attitude atypique ne s’explique pas, poursuit ce dernier, la banque a l’obligation de transmettre (l’information) à l’autorité judiciaire. »

M. Reynders n’a jusqu’à présent été entendu qu’une seule fois par les enquêteurs, même si un second interrogatoire est prévu après des devoirs enquêtes toujours en cours. Son avocat, Me André Renette, indique au journal Le Soir qu’il « conteste la prévention de blanchiment », parlant d’une « gestion du patrimoine privé » de l’intéressé. Le quotidien révèle enfin qu’une somme de 7.000 euros, dont une « bonne partie » en coupures de 500 euros a été retrouvée au domicile du couple Reynders. Élément troublant, ces coupures ne sont plus imprimées depuis 2019.

Maxence Dozin

(Photo Belgaimage : HATIM KAGHAT)

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