Chef de groupe « Les Engagés » au Parlement wallon, Jean-Paul Bastin a également exercé diverses fonctions, notamment en tant que Président du conseil d’administration de la SOWALFIN (Société wallonne de financement et de garantie des petites et moyennes entreprises, intégrée désormais dans Wallonie Entreprendre) et administrateur au sein de l’Union des Villes et Communes de Wallonie (UVCW). Il est également Bourgmestre de Malmedy. Il explique à 21News les priorités des Engagés pour sortir la Wallonie de l’ornière sans abuser des subventions publiques, car la Région est loin d’être riche.
21News : Vous mentionniez le fait de ne pas oublier la langue allemande des petits Wallons dans un X récent. Sur les méthodes d’enseignement des langues en Wallonie, comment améliorer leur efficacité selon vous ? Les Germanophones belges parlent très bien français (mais aussi souvent néerlandais et anglais)… Y a-t-il un secret de fabrication ou est-ce simplement une forme de paresse ou de manque d’intérêt côté wallon francophone ?
Jean-Paul Bastin : Il y a un bassin de vie germanophone. Quand on vient du sud (Saint-Vith), on est naturellement attiré vers Malmedy, qui est majoritairement francophone. De même, depuis le nord, à Eupen, on se tourne rapidement vers Verviers ou Liège, également francophones. Au travers de l’histoire de notre pays, les germanophones qui représentent 9 communes et aujourd’hui quasi 80.000 personnes sur 11 millions de Belges, savent qu’ils ont tout intérêt à connaître au moins une deuxième langue nationale. Attention : aujourd’hui, de plus en plus de germanophones vont étudier à Aix-la-Chapelle et travaillent soit en Allemagne ou au Grand-Duché de Luxembourg et la connaissance du français est moins automatique qu’elle n’a pu l’être par le passé.
Du côté francophone, on est au cœur d’un espace francophone qui dépasse largement les frontières de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Médiatiquement, nous avons les chaines télévisées françaises, le cinéma français, les films, dessins animés et séries étrangers qui sont d’office traduits. Donc, le français est une langue importante, cinquième langue parlée dans le monde ce qui, pour beaucoup de gens, se suffit à elle-même.
Les néerlandophones ou les germanophones sont par ailleurs plus rapidement confrontés à d’autres langues avec une proximité plus naturelle entre le néerlandais, l’anglais, l’allemand qui sont des langues dites germaniques par opposition au français qui est une langue latine entourée pour nous, Latins du nord, par des pays et régions parlant des langues germaniques.
« Je rêverais que dans le cursus scolaire, il y ait des échanges d’élèves, de professeurs… »
Ce qui est dommage, c’est que le côté multilingue de la Belgique, pays fondateur de l’Union Européenne, ne soit pas plus perçu comme une opportunité que comme une contrainte. La meilleure manière d’apprendre une langue, c’est de la pratiquer, de l’écouter, de la parler, de s’immerger totalement. La Belgique est un petit pays et géographiquement, on est très vite dans une autre communauté.
Je rêverais que dans le cursus scolaire, il y ait des échanges d’élèves, de professeurs qui soient prévus, organisés, systématisés et permettant ainsi de découvrir une autre communauté, une autre culture, un autre espace géographique. Je pense que cela permettrait de mieux nous comprendre et que, pour nos professeurs de langue, ce serait autrement plus efficace que de devoir parfois tirer péniblement certains élèves ayant plus de difficultés dans une approche dite scolaire. Il faudrait un Erasmus intra-belge systématisé. Le service militaire offrait souvent cette opportunité de mixer les langues, les communautés.
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