Pour le président de la Ligue belge contre l’antisémitisme, les actes de vandalisme constatés hier dans les Marolles ne sont que la face émergée de l’iceberg. En Belgique, un antisémitisme latent est alimenté par certains partis politiques.
21News : Comment réagir face aux actes constatés en cette matinée du 22 avril 2025 – en l’espèce, la dégradation par « tags » des pavés de la mémoire, dans le quartier des Marolles ?
Joël Rubinfeld : Il me semble y avoir deux « grilles de lecture » face à ces évènements. Il y a en premier lieu les coupables : les individus qui se sont rendus responsables de ces actes. Il y a en second lieu une responsabilité davantage politique. Les partis, généralement à gauche, s’ils reconnaîtront et déploreront sans doute la nature antisémite de ces actes, se désolidariseront tout de même d’une dénonciation active de ces dégradations, notamment en autorisant ou en tolérant, sur le territoire de la Ville de Bruxelles, des manifestations quotidiennes contre l’offensive israélienne, où est scandé ce slogan : « from the River to the Sea, Palestine Will be free ».
L’antisémitisme, fruit naturel d’un certain discours politique
Il faut bien comprendre, que, derrière ce slogan, se trouve la version 2.0 de la « solution finale », puisque ce slogan appelle littéralement à la destruction de l’État d’Israël en voulant le rayer de la carte du monde. En laissant faire ces manifestations, en laissant scander ces slogans, le monde politique de gauche se rend coupable d’alimenter ce climat de haine. Les tags sur les pavés de la mémoire, c’est salir la mémoire des Juifs déportés. Mais laisser scander ces slogans, c’est participer à réactiver les sentiments d’annihilation des Juifs tels qu’envisagée lors de la « solution finale » en 1942.
Alors, je comprends bien que les 30.000 Juifs qui vivent en Belgique sont sans doute « quantité négligeable » au regard d’autres souches de population, mais j’attends tout de même des partis politiques qu’ils privilégient « l’éthique et pas l’arithmétique ». Or ce n’est pas ce qui se passe. Pour en revenir aux actes constatés dans les Marolles, je pense qu’ils ne sont que la prolongation, le fruit naturel, du discours politique tel que véhiculé par Paul Magnette, Raoul Hedebouw ou encore Rajae Maouane, soit du climat politique dans lequel nous vivons depuis le 7 octobre 2023.
Abonnez-vous pour lire l'article en entier.
Apportez votre soutien à la rédaction de 21News en souscrivant à notre contenu premium.