Le magazine qualifié d’extrême-droite, ancien « Livre noir », qui tirait un numéro spécial consacré au mouvement La France Insoumise (LFI), a vu ses journalistes pris à partie par des élus de gauche à l’Assemblée nationale lors d’une manifestation organisée par la CGT. Les conséquences de cet incident et sa couverture médiatique sont révélateurs d’un important clivage politique en France. Analyse.
Frontières, qui dans son dernier numéro, titre « LFI : le parti de l’étranger », taxe le parti de Jean-Luc Mélenchon d’« islamiste », de « raciste » et d’« antisémite ». Sa rédaction ne pouvait sans doute pas ignorer, en envoyant trois de ses journalistes en expédition à l’Assemblée nationale ce 9 avril dernier pour couvrir une manifestation d’élus et d’assistants parlementaires, que les choses allaient tourner au vinaigre.
Pourquoi de tels heurts ? Parce que Frontières a directement mis en cause des élus et assistants parlementaires de LFI pour leur « extrémisme idéologique », et que ces derniers ont répliqué. Lors de la manifestation organisée dans les jardins du Palais Bourbon, à l’initiative du la CGT, trois collaborateurs du magazine ont été repérés et pris à partie par différents représentants, avant d’être exfiltrés par les services de sécurité de l’Assemblée nationale.
Un « buzz » payant
Ce petit « buzz » médiatique a en tout cas profité directement au magazine, qui affirme avoir enregistré 2.000 nouveaux abonnés numériques et avoir procédé à la réimpression de 15.000 exemplaires de son numéro-enquête sur LFI. Invitée sur nombre de plateaux de radio, dont Europe 1, la jeune collaboratrice Louise Morice, présente à l’Assemblée, n’a pas manqué d’attirer sur elle une certaine empathie au regard de son expérience malheureuse, et, sur le fond, Frontières a certainement fait parler de lui dans un sens conforme à ses intérêts.
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