Accueil » La privatisation de la SNCB doit sortir du tabou

La privatisation de la SNCB doit sortir du tabou

par Lode Goukens

Le député flamand Maurits Vande Reyde (Open Vld) s’agace profondément des grèves dans les transports publics, en particulier à la SNCB et à De Lijn. Il a lancé un appel sur les réseaux sociaux pour ouvrir le débat sur la privatisation.

« Pourquoi la privatisation des transports publics (SNCB et De Lijn) devrait faire partie du débat politique normal », a entamé Vande Reyde dans son coup de gueule, avant de conclure immédiatement : « mais c’est malheureusement impossible ».

Il faut le reconnaître, remettre en question les transports publics exige du courage. S’attaquer à la culture d’entreprise est encore plus périlleux. « Le vrai problème n’est même pas la vague de grèves absurdes menée par une minorité du personnel », analyse Vande Reyde. « Cela tient davantage à l’omnipotence des syndicats dans notre pays. Une situation que de nombreux employés de la SNCB ne soutiennent même pas, mais dont ils sont continuellement otages. »

Selon le député libéral flamand, le problème est bien plus profond : « Un gigantesque manque d’innovation, avec un impact très négatif sur notre économie et notre prospérité. »

Des solutions d’avenir pour un moyen de transport du passé

Il estime que les chemins de fer sont une solution du XIXe siècle pour un problème du XXIe siècle. Bien qu’il admette que c’est l’un des « services les plus cruciaux pour les trajets domicile-travail », il constate peu de changements depuis le 5 mai 1835, lorsque trois locomotives à vapeur quittaient Bruxelles pour le tout premier voyage ferroviaire sur le continent européen.

Le député évoque les trains et bus autonomes ou semi-autonomes utilisés ailleurs dans le monde. Ces bus, trams ou même taxis autonomes s’avèrent bien plus efficaces que les trains, offrant davantage de flexibilité et étant moins sujets aux pannes techniques. « Chez nous, même la recherche dans ce domaine est impossible », déplore-t-il. « Toute tentative d’innovation dans les transports publics est bloquée dès le départ. Pourquoi ? »

La responsabilité des syndicats

Vande Reyde pointe du doigt les syndicats : « Ce serait parce qu’un chauffeur ou un accompagnateur de train pourrait devenir superflu. La dictature d’une petite minorité prive des millions de travailleurs d’une immense plus-value économique. Et nous subventionnons tout cela avec des milliards chaque année. »

En tant que libéral, Vande Reyde voit une solution : travailler avec des contrats via des appels d’offres publics. « Laissez les entreprises proposer simplement la manière la plus ponctuelle et la plus rentable. »

En Flandre, de nombreuses lignes de bus de De Lijn, déficitaires, sont déjà exploitées par des sous-traitants, souvent des entreprises bien gérées et financièrement saines. Mais selon Vande Reyde, un débat sur, par exemple, les transports urbains, les longues distances ou les voyages internationaux est totalement impossible au parlement, qu’il soit flamand ou fédéral. À chaque fois, un seul point est à l’ordre du jour : davantage d’argent pour la SNCB, davantage d’argent pour De Lijn.

Lode Goukens

(Photos Belga : Nicolas Maeterlinck / Hatim Khagat)

You may also like

21News est un média belge francophone qui promeut la liberté, l’entrepreneuriat et la pluralité d’opinions.

Sélections de la rédaction

Derniers articles

Êtes-vous sûr de vouloir débloquer cet article ?
Déblocages restants : 0
Êtes-vous sûr de vouloir annuler l'abonnement ?