« Monsieur Prévot, vous connaissant, je n’en reviens pas ! » Cette petite phrase, lâchée par Paul Magnette à la Chambre pour fustiger l’accord de gouvernement de l’Arizona, ne doit rien au hasard. Bien au contraire, elle cache une partie importante de la stratégie de reconquête du PS. Décryptage.
Ce n’est un secret pour personne : le PS a lancé, voici deux mois à peine, un grand projet de refondation du parti. Et si les grandes décisions ne sont pas attendues tout de suite — comme un éventuel changement de nom —, les premiers effets sont déjà visibles. Pour revenir au pouvoir et rajeunir sa base, le Parti Socialiste a décidé de se faire accompagner par une société externe spécialisée en stratégie et communication. Selon nos informations, cette société aurait déjà aidé Maxime Prévot dans la transformation du cdH, qui a donné naissance aux Engagés. Une stratégie gagnante qui a permis au parti de Maxime Prévot, moribond voici deux ans, de devenir l’une des principales forces politiques en Wallonie, au point de talonner le PS dans les urnes.
Pourquoi les Engagés sont dans le viseur des socialistes
Le premier changement de stratégie s’est matérialisé depuis la formation de l’accord et du gouvernement de Bart De Wever. Le PS a décidé de concentrer ses critiques sur les Engagés. L’obsession anti-Bouchez, qui a manifestement profité au président du MR, est provisoirement mise de côté. Désormais, le premier étage de la fusée socialiste vise les centristes. Ce n’est pas un hasard si, dans ses critiques, Paul Magnette a choisi des exemples touchant des catégories d’électeurs proches des valeurs des Engagés : les femmes, les personnes en situation de handicap, ou encore les veuves bénéficiaires des pensions de survie.
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