Les sept magasins exploités par le groupe ne peuvent plus concurrencer, dans un secteur en évolution constante marquée par la demande d’acheter « proche chez soi ».
La décision entérinée hier par la direction du groupe de Cora de procéder à la fin de l’exploitation de ses sept magasins (deux à Bruxelles, cinq en Wallonie) constitue le signe de la fin de l’attractivité d’un modèle de surface commerciale dite de « galerie » décentralisée des centres-villes, alors que l’époque actuelle se veut marquée par une forte refonte générale du marché de la grande consommation.
Le modèle tel que proposé par les Cora – un hypermarché et une zone de commerces attenante –, ne rentre plus dans les habitudes de consommation d’un public toujours plus désireux de consommer « près de chez lui ». « Il n’est pas pas possible », comme le déclare Olivier Haller, directeur général de Cora pour la Belgique et le Luxembourg, « d’aller plus loin avec les supports dont (dispose Cora) dans le cadre d’une exploitation (d’un parc de sept hypermarchés) pour faire davantage d’économies d’échelle ».
Un marché dominé par trois acteurs
Les trois grands groupes (Delhaize, Carrefour et Colruyt) qui dominent le marché de la grande consommation en Belgique surfent d’ailleurs sur le modèle des commerces de proximité, comme en témoigne la consolidation du secteur vers ces trois acteurs et le rachat, ces dernières années, de centaines de petites surfaces commerciales par ces trois grands groupes. Cora fait partie du groupe « Louis Delhaize », qui, en 2023, s’est défait de 54 magasins Match et Smatch ainsi que de 41 petites surfaces estampillées Deli Traiteur vers le groupe Colruyt.
Cette année, par ailleurs, 325 petites surfaces détenues par le groupe ont été vendues à Delhaize. Cora constituait à ce jour la dernière enseigne de distribution active au sein du groupe Louis Delhaize. Les trois grands acteurs précités, quant à eux, règnent aujourd’hui sur un « parc » de petits magasins de proximité fort d’un petit millier d’enseignes ; le groupe Delhaize en détient plus de la moitié, Carrefour 326, et Colruyt, une grosse centaine.
La métamorphose du secteur de la grande distribution vers des commerces de proximité consiste à rapprocher l’offre du consommateur vers son lieu de résidence ou son lieu de passage : les centres urbains, les gares principalement. Le groupe Cora, dans sa stratégie de se réinventer commercialement, entamée voici une dizaine d’années, aura tenté différentes approches, toutes infructueuses, dans un contexte marqué par la guerre des prix entre les différentes enseignes : un plan de relance commerciale, un stratégie de réduction de la surface des hypermarchés ou encore le cession de toutes les activités à un repreneur. Rien malheureusement n’a fonctionné, laissant aujourd’hui près de 1.800 personnes sans perspective directe d’emploi.
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