Beaucoup s’interrogent sur les montants exigés lors de la COP29 par les pays en développement et promis par les nations riches dans l’accord final. Ces chiffres, loin de tomber du ciel, méritent d’être replacés dans leur contexte.
Le professeur Damien Ernst s’interroge à la lecture de notre article précédent : « Je ne sais pas si les chiffres de cet article sont exacts, mais verser 8 milliards d’euros par an à ce financement climatique alors que la Belgique est financièrement exsangue, c’est de la folie. Existe-t-il des politiciens un tant soit peu matures pour ramener le débat à quelque chose de raisonnable lorsqu’il s’agit d’énergie et de climat ? »
Une demande historique en hausse constante
Depuis plusieurs années, les ONG et les pays en développement réclament un financement climatique conséquent. En 2009, lors de la COP15 de Copenhague, le Groupe des 77 (regroupant 134 pays en développement et la Chine) proposait déjà que 1 % du PIB des pays riches soit versé pour aider les nations pauvres à financer l’adaptation et l’atténuation des effets du changement climatique. Cette demande s’inspirait du modèle de l’OTAN, où les investissements en défense sont calculés en pourcentage du PIB des membres.
En 2024, la CNUCED (Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement) a publié un rapport établissant les besoins des pays en développement à 1 100 milliards de dollars par an dès 2025, montant qui pourrait atteindre 1 800 milliards en 2030 (voir graphique ci-dessous). Ces chiffres, issus du modèle de projection UN GPM (United Nations Global Policy Model), incluent des hypothèses discutables, notamment l’évaluation des coûts climatiques à 2 % du PIB des pays en développement et une inflation moyenne de 7 %.
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