Les prix des logements en Belgique continuent leur ascension, avec une augmentation notable pour les constructions neuves. Le nombre de permis de construire pour les nouveaux bâtiments, qu’il s’agisse d’appartements ou de maisons, est nettement inférieur à celui de l’année dernière.
Au deuxième trimestre 2024, l’inflation annuelle des prix des logements neufs a atteint 6,8 %, contre 2,6 % pour les logements existants. Ces chiffres, basés sur l’indice des prix immobiliers calculé à partir des ventes, traduisent principalement une hausse des prix. Au premier trimestre 2024, les prix des nouvelles constructions avaient déjà augmenté de 7,8 %.
Combien coûte un logement ?
Pour les nouvelles constructions, il n’existe pas de chiffres spécifiques. Toutefois, les prix des logements augmentent partout. En 2024, la médiane des prix dans les différentes régions est la suivante :
- Région wallonne :
- Appartement ou maison mitoyenne : 175 000 €.
- Maison individuelle : 296 500 €.
- Région bruxelloise :
- Maison mitoyenne : 485 000 €.
- Appartement : 260 000 €.
- Maison individuelle : 1,1 million €.
Des disparités importantes sont observées localement. À Ixelles, la médiane des prix atteint 692 500 €, tandis qu’à Anderlecht, elle est de 349 000 €.
Une baisse notable des permis de construire
Le nombre de permis de construire donne un aperçu des nouvelles constructions à venir sur le marché. Selon les données publiées par Statbel le 2 décembre, 1 642 permis ont été délivrés pour des bâtiments résidentiels neufs en août 2024, soit une diminution de 7,2 % par rapport à juillet.
- Région flamande : diminution de 12,6 %, soit 1 107 bâtiments.
- Région wallonne : augmentation de 5 %, avec 522 bâtiments.
- Région bruxelloise : seulement 13 permis délivrés, mieux que les 5 enregistrés en mai et juillet, mais toujours très bas.
Une tendance à la baisse sur l’année
Comparé à 2023, le nombre de permis reste bas en 2024. Jusqu’en août, seulement 14 428 permis ont été accordés contre 25 513 pour l’ensemble de 2023. Par région :
- Wallonie : 3 687 permis contre 6 251 en 2023.
- Bruxelles : 105 permis contre 226 en 2023.
Rénovations : une constante depuis 2007
Depuis 2007, les permis pour rénovations résidentielles dépassent généralement ceux pour les nouvelles constructions. Depuis 2003, davantage de permis sont accordés pour des appartements neufs que pour des maisons unifamiliales, une tendance qui s’accentue depuis mi-2022.
Laurent Schiltz, le secrétaire-général d’Embuild, l’association du bâtiment, explique ces chiffres de l’immobilier. D’abord il avertit qu’il y a de plus en plus de permis qui ne sont plus réalisé. « Les permis ne sont plus le meilleur indicateur à suivre. En particulier dans le domaine du logement. »
Néanmoins, les bâtiments et les loyers sont les plus chers à Bruxelles. Il y a donc plus de profit à réaliser. Schiltz remarque que « construire à Bruxelles coûte 30 % plus cher ». Le nombre de permis à Bruxelles cache une autre vérité : « À Bruxelles, souligne-t-il, il y a beaucoup de permis avec beaucoup d’appartements. »
Laurent Schiltz explique que la chute des permis a commencé en 2018. « Des messages de l’urbanisme auraient refroidi le marché. » Par exemple, les charges d’urbanisme en hausse et l’ambition d’obliger un pourcentage de logements sociaux par projet. La stabilité politique est un élément qui, selon lui, pourrait changer avec l’arrivée d’un nouveau gouvernement.
« La population bruxelloise continue d’augmenter, donc la demande suivra. Il faut absolument donner des signaux positifs. » Une stabilité des règlementations s’impose, selon Schiltz, qui conclut : « Il faut redonner avec des petites mesures de l’élan. Faire des quick wins pour des logements abordables. Car une diminution du nombre de logements par habitants, c’est comme si on enlevait de l’offre. »
Loge Goukens
(Photo : Belgaimage)