En octobre 2020, la toute nouvelle ministre de l’Énergie, Tinne Van der Straeten (Groen), déclarait dans le journal flamand De Zondag qu’elle était convaincue que les centrales nucléaires pourraient être fermées en 2025. « Le nucléaire sera superflu en 2025 », titraient tous les journaux flamands le lundi 12 octobre 2020. Ces derniers jours, des humoristes ont partagé sur les réseaux sociaux des captures d’écran de ces gros titres, accompagnées de commentaires sarcastiques comme « encore deux jours », « plus qu’une nuit de sommeil », ou encore « quelques heures à attendre… »
À l’époque, Van der Straeten affirmait : « Nous surveillerons l’approvisionnement en continu, mais si nous maintenons le cap, le nucléaire sera inutile d’ici là. » Cette déclaration fait aujourd’hui l’objet de moqueries, alors que l’Europe entière clôt l’année 2024 en subissant des prix de l’électricité exorbitants… à l’exception de la Finlande, où une nouvelle centrale nucléaire fournit une énergie bon marché.
Des prix exorbitants et un avenir incertain
Les 30 et 31 décembre 2024 ont été marqués par des prix de l’électricité exceptionnellement élevés, une tendance qui semble se poursuivre en ce début d’année 2025.
En 2020, la ministre avait fixé un objectif clair : « Mon bilan ne doit pas se résumer à : sept centrales nucléaires fermées. Mon bilan doit être : une énergie durable et abordable pour tous. Nos éoliennes devraient devenir notre fierté nationale. Avec le chocolat et la bière, elles font partie de nos meilleurs produits d’exportation. Nous sommes les quatrièmes au monde pour les éoliennes offshore. »
Cependant, un détail frappant demeure : durant le mandat de la ministre Groen, aucune nouvelle éolienne en mer n’a été installée.
Les centrales au gaz : une transition inachevée
À l’époque, Tinne Van der Straeten justifiait la transition en évoquant la nécessité temporaire de centrales au gaz polluantes : « Elles sont indispensables durant la phase de transition. Lorsque suffisamment d’énergie renouvelable sera disponible, elles pourront être facilement arrêtées. » Cependant, ces centrales au gaz n’ont pas reçu de permis, et la transition énergétique reste problématique tant que la loi sur la sortie du nucléaire n’est pas révisée.
En résumé, les promesses de 2020 se heurtent à la réalité de 2025, marquée par des défis énergétiques majeurs, des prix élevés et une transition encore loin d’être achevée.
Lode Goukens
(Photo Belgaimage : la ministre fédérale de l’Énergie Tinne Van der Straeten)