Florent Menegaux, patron du groupe Michelin, a été auditionné au Sénat pour s’expliquer sur la fermeture de ses usines de Vannes et de Cholet. La vidéo de son passage a fait le buzz sur les réseaux sociaux et dresse un constat alarmant sur les règles entourant le marché européen et la France.
Le patron du manufacturier de pneumatiques a dénoncé la bureaucratie, au cours de son audition : « En Europe, nous avons des directives. Michelin est présent dans tous les pays d’Europe. Donc une directive qui a une déclinaison par pays, pour nous, c’est 27 déclinaisons sur une même réglementation, avec des spécificités ici ou là et avec des surenchères locales qui se produisent et qui font que, pour nous, c’est un cauchemar administratif. (…) Vraiment, on essaie d’être bons citoyens et on a vraiment envie de faire progresser socialement les choses en profondeur. Mais là, on a une machine qui est complètement emballée et complètement déréglée en Europe. On a vraiment un sujet qui ne va pas du tout. Moi, je préfère qu’on ait une réglementation européenne sans déclinaison, plutôt que des directives où chaque pays va décider ici ou là de mettre ça. Chaque projet ou proposition de loi devrait être précédé d’une analyse d’impact. »
Le patron de Michelin a aussi donné l’évolution de la base des coûts de production de son entreprise, basée à Clermont-Ferrand. Il a ainsi déclaré : « En 2019, l’Europe par rapport à l’Asie avait un coût de production à 134. Donc on était 30 % plus cher que l’Asie, mais c’était gérable parce qu’avec de la productivité, on a un contenu innovant plus important en Europe qu’en Asie. On a une valeur ajoutée qu’on arrive à extraire, qui est plus forte en Europe qu’en Asie. Et donc c’était gérable et on avait des plans pour pour arriver à gérer cela. Et aux États-Unis, on était 27 % plus chers que l’Asie en 2019. (…) C’était une situation qui était gérable. En 2024, nous sommes toujours à 100 en Asie, mais aux États-Unis maintenant, nous sommes à 176 et en Europe à 191. Donc on est deux fois plus chers maintenant en Europe qu’en Asie et c’est contre nous. On comprend très bien ce qui se passe, on voit très bien et il y a deux phénomènes qui se sont produits. Vous avez d’un côté l’énergie qui s’est envolée et de l’autre vous avez l’inflation cumulée. »
Énergie, imposition, bureaucratie : l’Union européenne tue ses entreprises
Le patron de Michelin a donc pris pour exemple le coût de l’électricité : « En Europe, en moyenne, il est à 132 € / MWh. En Amérique du Nord, c’est 68 € / MWh. Or, l’industrie du pneumatique, c’est une logistique qui consomme beaucoup d’énergie parce qu’il faut transformer la matière. »
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