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Le président de la Chambre néerlandaise plaide pour l’annexion de la Flandre

par Lode Goukens

Le président de la Chambre néerlandaise, Martin Bosma (PVV), a évoqué lors d’un dîner avec l’ambassadeur de France aux Pays-Bas l’idée de partager la Belgique entre la France et les Pays-Bas. Cette révélation étonnante a fuité dans un article du journal NRC.

Martin Bosma, connu pour son éloquence et son humour, est membre de la plus grande formation politique des Pays-Bas, le Parti pour la liberté (PVV). Ce parti n’a officiellement qu’un seul membre : son fondateur, Geert Wilders. Ancien dissident du parti libéral de droite VVD, Wilders a bâti son ascension sur un discours critique de l’immigration et est aujourd’hui à la tête du premier parti du pays, fournisseur du Premier ministre (recherché hors du parti) et du président de la Chambre, en l’occurrence Bosma.

Lors du dîner avec l’ambassadeur français, Bosma aurait proposé de « rattacher la Flandre aux Pays-Bas », laissant la Wallonie à la France. La remarque aurait suscité la surprise parmi les parlementaires présents ainsi que l’ambassadeur. Selon les sources, Bosma aurait déclaré textuellement : « Que les Pays-Bas voudraient bien récupérer la Flandre. Et que la Wallonie pourrait aller à la France. »

Toutefois, cette surprise semble en partie feinte : Geert Wilders lui-même avait déjà tenu par le passé des propos en faveur d’une « Grande-Néerlande ».

Une « Grande-Néerlande » incluant la Flandre

Interrogé par la suite, Bosma a poliment décliné toute précision sur ses propos du dîner. Il n’a ni confirmé ni infirmé avoir discuté de la création d’une Grande-Néerlande, se contentant de dire : « Lors de ce genre de soirées, on parle de politique et d’éventualités, oui. »

Après la Seconde Guerre mondiale, l’idée d’une union des territoires néerlandophones (Groot-Nederlandse gedachte) avait été largement discréditée en raison de son association avec certaines formations flamingantes collaborationnistes. Le terme « Dietsland », lié à cette époque sombre, est aujourd’hui politiquement radioactif, même dans les cercles universitaires, à l’exception de rares historiens comme Pieter Geyl (décédé il y a près de 59 ans). « Diets » correspond d’ailleurs à « Dutch » en anglais ou « Deutsch » en allemand, désignant la langue populaire – ici, le néerlandais.

Malgré cette lourde histoire, l’idée d’un rapprochement entre les Pays-Bas et la Flandre semble redevenir plus « présentable ». Outre les déclarations de la droite radicale incarnée par Wilders, Bart De Wever, actuel Premier ministre belge, a lui aussi évoqué à plusieurs reprises – de manière très nuancée – son souhait de voir un jour les territoires néerlandophones réunis. Une unité qui a brièvement existé au XVIᵉ siècle et durant le Royaume uni des Pays-Bas (1815-1830). De Wever a affirmé qu’il ne verrait pas d’un mauvais œil une telle réunification, tout en précisant qu’il s’agissait surtout d’un rêve.

Lode Goukens

(Photo : ANP/Hollandse Hoogte/Edwin Janssen)

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