Autocensure des profs, intimidation, signes religieux, discours sexistes, rejet de la Shoah ou du savoir scientifique… L’école belge est-elle en train de céder face à un radicalisme qui s’installe ? Un colloque inédit intitulé « Le prosélytisme religieux à l’assaut des écoles · Que faire pour éviter la ségrégation et l’affrontement ? » et organisé par l’Institut Thomas More réunira le 26 mars trois voix qui posent les vraies questions. Un débat suivra.
Depuis 2021, la Sûreté de l’État et l’OCAM multiplient les signaux d’alerte : le radicalisme violent progresse, surtout chez les jeunes. L’école, censée être un lieu de transmission du savoir et des valeurs communes, devient trop souvent le théâtre de confrontations idéologiques.
En octobre 2024, un « Baromètre du respect » lancé par la ministre de l’Éducation à destination de 130 000 enseignants révélait un chiffre interpellant : 7 enseignants sur 10 disent s’être autocensurés pour éviter les ennuis avec leurs élèves ou leurs parents. Religion, sexualité, sciences, égalité hommes-femmes, histoire… de plus en plus de sujets deviennent tabous.
Une enquête assertive, publiée le même mois par Laurence D’Hondt et Jean-Pierre Martin sous le titre Allah n’a rien à faire dans ma classe, met des mots sur ce malaise. Témoignages à l’appui, le livre décrit un climat pesant où des enseignants, souvent contraints à l’anonymat, racontent leur solitude face à des élèves ou des familles qui rejettent les valeurs occidentales, défendent des interprétations religieuses radicales et n’hésitent plus à user d’intimidation ou de menaces.
Malgré son succès en librairie, l’ouvrage a été boudé par la Foire du livre de Bruxelles et une séance de signature a été annulée par la FNAC. Preuve que le sujet dérange.
Autre voix qui interviendra durant la soirée, Jean-Claude Laes estime que le Pacte scolaire de 1958 est dépassé. Dans son livre Écoles islamiques : la communautarisation de l’enseignement, il dénonce un système qui, en entretenant deux grands réseaux — officiel et libre —, favorise la séparation culturelle. Il appelle à un nouveau Pacte unioniste, fondé sur des écoles réellement pluralistes, où la neutralité ne serait plus un vain mot.
Faut-il revoir le cadre juridique ? Aller plus loin, comme en Flandre ou en France, et interdire tous les signes religieux, y compris pour les élèves ? Comment faire respecter la neutralité sans céder à la peur ? Comment empêcher que l’école ne devienne un champ de bataille identitaire ?
Pour en débattre sans langue de bois, l’Institut Thomas More vous invite à son événement :
Date : 26 mars 2025, 20-22 h
Lieu : B19 Brabant-Wallon, Axis Parc (The Gate) – Rue Fond Cattelain, 2, 1435 Mont-Saint-Guibert
Entrée libre – sur inscription
Avec :
- Laurence D’Hondt, journaliste et co-auteure de Allah n’a rien à faire dans ma classe (Racine, 2024)
- Jean-Claude Laes, auteur de Écoles islamiques, la communautarisation de l’enseignement (L’Harmattan, 2024)
- Georges-Louis Bouchez, président du Mouvement Réformateur
La Rédaction
(Photo Belga d’illustration : Nicolas Maeterlinck)