Deux figures clés vert foncé rejoignent l’entourage d’Ursula von der Leyen : Teresa Ribera et Philippe Lamberts, deux écologistes déterminés à influer sur les politiques climatiques de la Commission européenne. En parallèle, le commissaire à l’Énergie, Dan Jorgensen, connu pour son opposition au nucléaire, incarne une orientation énergétique controversée pour l’Union. De l’autre côté de l’Atlantique, l’administration Trump va, dès le 20 janvier, mener une politique à l’exact opposé et ré-asseoir sa place de première puissance économique.
Deux figures écologistes influentes et peu aptes aux concessions, l’Espagnole Teresa Ribera et le Belge Philippe Lamberts, rejoignent l’entourage d’Ursula von der Leyen pour sa deuxième Commission[1]. En tant que conseillers stratégiques, ils joueront un rôle clé pour maintenir le soutien des Verts au Parlement européen, bien que ces derniers aient été largement rejetés par l’électorat. Cette intégration s’accompagne de la présence de Dan Jorgensen, commissaire danois à l’Énergie connu pour son opposition au nucléaire, une position qui suscite de vives inquiétudes quant à l’avenir énergétique et industriel de l’Union.
Une vision contestée de la transition énergétique
Tous deux défendent l’objectif quasi-utopique du zéro carbone d’ici 2050, inscrit dans le Green Deal européen[2].
Ce projet soulève des critiques majeures : l’Europe, responsable de seulement 6,5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre en 2022 pour 29% pour la Chine, s’engage dans une transition coûteuse et complexe alors que des pays comme l’Inde ou le Nigéria, avec leurs immenses besoins énergétiques, continuent d’exploiter leurs ressources fossiles pour soutenir leur croissance. Le Sud Global utilisera abondamment les engrais fossiles pour nourrir ses centaines de millions d’habitants. Rappelons que plus de 80% de l’énergie primaire planétaire est hydrocarbure. Les perspectives d’une telle transition zéro émission pour l’Europe semblent déconnectées des réalités mondiales, où la demande énergétique continue de croître de manière inéluctable depuis le Sommet de Rio en 1992 d’environ 2,5% par an.
Les défis industriels et énergétiques de l’Union européenne
L’obsession européenne pour l’énergie verte et l’abandon progressif des énergies fossiles et nucléaires risquent d’accélérer le déclin industriel. Le gaz naturel, essentiel pour les PME et l’industrie, reste indispensable, tout comme l’énergie nucléaire, seule capable de garantir une production stable et massive.
Les politiques actuelles maintiennent des prix de l’énergie jusque 5 fois plus élevés qu’aux États-Unis, fragilisant la compétitivité européenne. En parallèle, des investissements colossaux dans des infrastructures comme les éoliennes intermittentes ont montré leurs limites, notamment en Allemagne, où le pari sur le gaz russe, avant la destruction de Nord Stream I et II, a conduit à une crise énergétique majeure.
L’Union européenne face à la concurrence internationale
À l’horizon 2025, la politique énergétique américaine, menée par l’administration Trump, pourrait prendre un virage opposé : autarcie énergétique, développement du gaz et du pétrole de schiste, et énergie à bas coût.
Ce contraste exacerbe les difficultés de l’Europe, dont l’industrie allemande peine à maintenir sa compétitivité. Avec une Allemagne en récession et une France fragilisée politiquement, le moteur franco-allemand vacille. Pendant ce temps, la Commission poursuit ses réglementations croissantes, pesant notamment sur un secteur agricole déjà en crise, et mise sur des solutions énergétiques insuffisantes pour répondre aux besoins de 500 millions d’Européens.
Dans ce contexte, il faudra toute la vigilance du Conseil européen et du Parlement pour que ces deux « gourous verts » ne nous précipitent pas vers l’abîme.
A.G.
(Photo Belgaimage : l’écolo belge Philippe Lamberts et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen)
[1] Teresa Ribera a été nommée vice-présidente exécutive de la Commission européenne, chargée de la transition écologique et de la politique de concurrence. Dans ce rôle, elle supervisera les efforts de l’Union européenne pour atteindre ses objectifs climatiques et veillera à la régulation des pratiques commerciales au sein du marché unique. Philippe Lamberts, quant à lui, a été désigné comme conseiller spécial auprès de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, sur les questions environnementales. Dans cette fonction, il servira de liaison entre la Commission, les acteurs industriels et les organisations environnementales, facilitant la mise en œuvre du Green Deal européen.
[2] L’UE s’est engagée à atteindre la neutralité climatique totale d’ici 2050. Cet objectif inclut la réduction des émissions de gaz à effet de serre à zéro net. Pour atteindre ces cibles, l’UE a fixé un objectif intermédiaire de réduction de 55 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990. Cet objectif est inscrit dans la « Loi européenne sur le climat », qui rend juridiquement contraignants les engagements du Green Deal.