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Les anciens moteurs à réaction de Boeing tournent pour produire de l’électricité coûteuse

par Lode Goukens

En raison d’un manque d’électricité sur le marché énergétique belge, les tristement célèbres anciens moteurs à réaction ou turbojets, polluants et obsolètes, ont été remis en service plusieurs fois cette année pour fournir de l’électricité au réseau. Ce fut encore le cas ce 20 janvier.

Le recours à ces moteurs vieillissants est une conséquence des enchères CRM (Capacity Remuneration Mechanism), organisées par la ministre de l’Énergie, Tinne Van der Straeten (Groen) pour éviter des pénuries d’électricité après la fermeture des réacteurs nucléaires. Les entreprises énergétiques ayant proposé cette solution ont obtenu une garantie de prix en cas d’utilisation.

Elia, le gestionnaire du réseau, supervise ces enchères annuelles du mécanisme CRM. Ces moteurs de Boeing 707, fonctionnant au kérosène, sont installés dans des hangars de production et peuvent générer de l’électricité sur de courtes périodes.

Une solution vingt fois plus chère

Cependant, cette solution est à la fois coûteuse et fortement polluante. D’un point de vue industriel, ces moteurs sont loin d’être efficaces. Il s’agit d’une solution de dernier recours, capable de fournir une quantité d’électricité très limitée et dont le coût se répercute directement sur les consommateurs.

En 2025, ces moteurs à réaction ont déjà été mis en marche à plusieurs reprises pour couvrir des pénuries sur le marché, notamment lors de déséquilibres entre l’offre et la demande. Le coût de l’électricité produite est exorbitant : environ 1.000 euros par MWh, contre une moyenne de 50 euros par MWh pour l’énergie nucléaire. Autrement dit, 20 fois plus cher que la normale.

Un coût de production exorbitant

Le 9, le 14, et à nouveau le 20 janvier, les turbojets ont été mis en marche. Ce lundi, quatre moteurs ont dû tourner simultanément en raison de l’arrêt imprévu du réacteur nucléaire Tihange 1. Le coût de production a alors atteint 2 450 euros par MWh, soit 49 fois le prix de l’énergie nucléaire.

Cette situation est d’autant plus préoccupante que les prix de l’électricité étaient déjà élevés en raison d’un manque manifeste d’énergies renouvelables. Le froid a fait grimper la demande, tandis que l’indisponibilité des éoliennes et des panneaux solaires a amplifié la hausse des prix. Ces hausses se répercutent directement sur les factures d’électricité des clients belges, puisque les formules tarifaires incluent les prix journaliers des marchés de gros.

Parallèlement, les centrales électriques au gaz naturel belges tournent également à plein régime, ce qui alourdit encore le coût de l’électricité.

Lode Goukens

(Photo Belgaimage DIRK WAEM)

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