Une enquête de Mauto Défense met en évidence une forte opposition locale aux mesures LEZ (low emission zone) à Bruxelles, en particulier sur les aspects de justice sociale et d’efficacité environnementale. « Avec une approche méthodologique transparente et un échantillon significatif », l’enquête de Mauto Défense constitue, selon son commanditaire, « un contrepoids aux résultats d’un récent sondage IPSOS », lequel concluait à une large (52%) adhésion des Bruxellois.
L’enquête en ligne de Mauto Défense sur la Zone de Basses Émissions (LEZ) à Bruxelles a permis de recueillir 2 225 réponses, dont 1 296 provenant de Bruxellois. La forte participation des habitants locaux par rapport à d’autres sondages témoigne d’un intérêt prononcé pour ce sujet.
Voici les résultats clés de l’enquête :
- 76,5 % des répondants (plus de trois sur quatre) considèrent les interdictions LEZ comme une mauvaise ou très mauvaise initiative. Cette opinion est particulièrement partagée par les habitants de la Région bruxelloise, les zones périphériques manifestant une opposition encore plus forte, atteignant 81,9 % dans les régions environnantes.
- 81,9 % des participants jugent que les mesures LEZ ont été imposées sans l’accord de la population bruxelloise, soulignant un manque de démocratie et de consultation publique dans leur mise en œuvre.
- 90,9 % des répondants (près de neuf sur dix) estiment que les mesures LEZ créent une discrimination forte contre les ménages modestes, les contraignant à supporter les coûts élevés de mise en conformité de leurs véhicules ou de leur remplacement.
- 72,2 % des répondants considèrent que les mesures LEZ ont un impact négligeable sur la qualité de l’air dans la région. Ils estiment que l’exclusion d’une zone de 162,4 km² ne peut pas significativement améliorer la qualité de l’air, surtout avec la circulation importante sur le ring bruxellois, où les mêmes types de véhicules continuent de rouler.
- 87,2 % jugent la mesure comme anti-démocratique, y voyant une imposition par des autorités sans réel débat avec les citoyens
- 88,1 % des répondants considèrent que les véhicules diesel équipés de filtres à particules devraient être autorisés à circuler sans restriction, arguant que ces filtres retiennent entre 90 % et 99 % des particules fines.
Méthodologie de Mauto Défense
Mauto Défense détaille soigneusement la méthodologie de son enquête pour prouver son sérieux et sa représentativité, en réponse aux critiques formulées contre ce type de sondage. Cette rigueur méthodologique revendiquée s’appuie sur les points suivants :
-Accessibilité pour tous les profils d’usagers : L’enquête en ligne a été rendue accessible à tous les usagers de la route – automobilistes, piétons, cyclistes, et personnes à mobilité réduite (PMR).
-Large diffusion et communication ciblée : Pour éviter les biais d’échantillonnage, l’enquête a bénéficié d’une campagne de communication soutenue, incluant des communiqués de presse distribués via Belga et une campagne publicitaire sur Facebook, touchant environ 1,1 million de comptes bruxellois et des environs, bien au-delà de la base de membres de Mauto Défense.
-Transparence et publication des résultats complets : Contrairement à d’autres sondages où seules les données principales sont communiquées, Mauto Défense affirme avoir publier toutes les questions, les réponses, et les données démographiques collectées. Cela inclut l’âge, le sexe, la composition du ménage et le statut socio-économique, permettant de vérifier la représentativité de l’échantillon. La marge d’erreur de cette enquête est estimée à 2,08 %, un chiffre qui, selon son concepteur, « renforce la confiance dans les résultats présentés ».
Remise en question du sondage IPSOS
Le sondage réalisé par IPSOS, relayé par plusieurs médias, a conclu que 52 % des Bruxellois soutenaient la LEZ. Toutefois, Mauto Défense critique ce sondage en s’appuyant sur plusieurs éléments méthodologiques :
- Composition de l’échantillon : IPSOS a interrogé 1 000 Flamands, 1 000 Wallons et seulement 600 Bruxellois. Mauto Défense soulève que cette sous-représentation des Bruxellois n’offre pas une image précise de l’opinion locale.
- Échantillon biaisé : IPSOS a utilisé son panel « IPSOS SAY » constitué de volontaires rémunérés (par des bons d’achat). Cette rémunération pourrait influencer les réponses, notamment si les répondants souhaitent garder leur place sur le panel et donc déboucher sur un biais d’acquiescement.
- Marge d’erreur importante : Avec un échantillon de seulement 600 Bruxellois, la marge d’erreur pour les résultats de la capitale est d’environ ±4,1 %. « La conclusion d’un soutien majoritaire est trompeuse. »
A. G.
(Photo Belgaimage) : zone basse émission à Ganshoren)