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L’État Islamique reprend pied en Syrie

par Jérémie Renous
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Dans le désert de l’est syrien, les cellules de l’État Islamique (EI) sont à l’affût. Le chaos qui suit la chute du régime al-Assad constitue l’environnement idoine pour la montée en puissance de l’organisation terroriste. Le vide de pouvoir à travers le pays lui offre une liberté d’action qui pourrait faciliter son retour en puissance.

Depuis le 8 décembre et la fuite de Bachar al-Assad de Damas, plus de 80 Syriens ont été tués par des terroristes de l’EI au cours d’une dizaine d’attaques différentes, selon l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme. Des chiffres qui indiquent encore une augmentation des opérations du groupe terroriste, alors que ses attaques en Syrie ont déjà triplé par rapport à l’année dernière et se situent autour de 700 pour 2024.

De nouvelles opportunités pour les terroristes

Si le groupe terroriste possède toujours un trésor de guerre qui lui permet de s’armer, ses effectifs sont loin de ce qu’ils ont été. Un problème que le mouvement djihadiste pourrait tenter de résoudre en s’attaquant aux prisons, où des milliers de ses adhérents croupissent. Au nord-est de la Syrie, plusieurs établissements tenus par les Forces Démocratiques Syriennes (FDS), une milice kurde alliée des États-Unis, sont des cibles de choix pour l’EI. Selon le Soufan Center, plus de 9 500 terroristes de l’EI sont détenus dans plus de 20 installations distinctes tenues par des forces des FDS. À cela s’ajoutent 42 000 membres des familles liées au groupe terroriste – très principalement des femmes et des enfants – dans des camps de la région, comme al-Hol et al-Roj.

L’administration semi-autonome kurde des FDS a récemment été la cible d’attaques de l’Armée Nationale Syrienne (ANS), une milice soutenue par la Turquie. Ces combats affaiblissent les Kurdes et de nombreux experts craignent que les FDS doivent réduire leurs effectifs stationnés contre l’EI pour accroître leurs défenses contre l’ANS.

La communauté internationale s’inquiète

Le retour de l’EI inquiète l’ensemble de la communauté internationale. L’équipe de diplomates français envoyée à Damas pour dialoguer avec le nouveau régime a défini la lutte contre l’EI comme un des éléments qui déterminerait l’engagement français en Syrie. Du côté des États-Unis, les 900 soldats américains présents sur le territoire syrien sont déjà utilisés pour lutter contre une possible expansion du groupe djihadiste. L’armée américaine a annoncé avoir mené de nombreuses frappes contre l’EI au cours des deux dernières semaines pour “perturber, dégrader et vaincre l’EI, en empêchant le groupe terroriste de mener des opérations extérieures”. Ces frappes ont tué douze terroristes, ce lundi.

Ces actions sont accompagnées d’activités diplomatiques intenses. En début de semaine, le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a visité plusieurs capitales régionales pour, notamment, coordonner les efforts contre l’EI. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a assuré que son pays continuera son combat contre le groupe djihadiste et le Premier ministre irakien a quant à lui affirmé être “déterminé à ce que Daesh ne réapparaisse pas”.

En Belgique, le sort des djihadistes belges de l’EI détenus dans les prisons du nord-est syrien inquiète. Dans une interview donnée au journal Le Soir, le patron de l’OCAM a affirmé craindre que ces prisonniers soient libérés de force de leurs cellules et veulent rentrer en Belgique par des canaux clandestins. Treize terroristes belges sont dans le radar de l’OCAM, mais l’organisme garde également un œil sur les femmes et les enfants belges vivant encore dans les camps du nord de la Syrie.

Jérémie Renous

(Photo Belgaimage : ancienne base sur le plateau du Golan, en Syrie)

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