La ville de Gand continue de surprendre avec sa politique écologique. Ses services ont fait parler d’eux à l’échelle mondiale avec un conseil certes « vert », mais potentiellement mortel : une incitation à manger les sapins de Noël. Et non, ce n’était pas une blague du 1er avril en avance.
Le week-end dernier, la ville de Gand a lancé une recommandation surprenante : mangez votre sapin de Noël. Un conseiller néerlandais de la ville a même défendu cette idée sur les ondes de la chaîne publique flamande VRT.
Cela a contraint l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA) à émettre un avertissement urgent et formel : « Ce n’est pas une bonne idée. » Principalement parce que les sapins de Noël sont « traités intensivement ». Ils sont aspergés de divers produits chimiques.
Manger le sapin pour réduire le gaspillage
Les fonctionnaires écologistes de Gand affirment sur leur site internet que « dans les pays scandinaves, on mange des sapins de Noël depuis longtemps ». Selon eux, c’est simple : « Cueillez les aiguilles des branches et mettez-les dans une casserole d’eau bouillante. Pas besoin de les cuire longtemps. Passez-les au tamis et séchez-les. » Ils ont même proposé une recette de beurre aux aiguilles de sapin. Pourquoi cette initiative ? Pour encourager à « réduire le gaspillage alimentaire pendant les fêtes ».
L’AFSCA a toutefois précisé qu’il n’est pas judicieux de consommer les sapins de Noël. « Les sapins de Noël ne sont pas destinés à intégrer la chaîne alimentaire », a déclaré l’agence. Ajoutant, qu’ils soient cultivés de manière biologique ou non, qu’aucune mesure ne garantit leur consommation sans risque par les humains ou les animaux.
Rien que la présence de produits contre les cochenilles empêche l’AFSCA d’approuver une telle initiative.
En outre, les sapins de Noël sont souvent traités avec des retardateurs de flammes. Et puis, il y a le cas particulier de l’arbre de la mort, le taxus (if). Dans les cultures anciennes, le taxus était un symbole de la mort, en raison de sa grande toxicité. « Ne pas reconnaître un taxus peut avoir des conséquences graves, voire fatales », prévient l’AFSCA, car cet arbre ressemble à un sapin. Les écolos gantois ont donc tout faux !
Lode Goukens
(Photo d’illustration : Belgaimage)
