Poursuivie avec 8 eurodéputés de son parti pour « détournement de fonds publics », Marine Le Pen a été reconnue coupable, ce matin, devant le tribunal correctionnel de Paris. L’ex-finaliste de l’élection présidentielle écope d’une peine d’inéligibilité avec exécution provisoire. Autrement dit, avec effet immédiat. Cette décision de justice empêchera la cheffe de file du Rassemblement national de se présenter à la présidentielle de 2027.
La peine est assortie d’une condamnation à quatre ans de prison, dont deux fermes, assortis du port d’un bracelet électronique. Marine Le Pen échappe donc à la prison. Elle n’aura pas eu le temps d’écouter la sentence, puisqu’elle a quitté le tribunal à l’annonce de son inéligibilité.
Le tribunal a mis en évidence son rôle « central » dans la mise en place d’un système destiné à détourner l’argent du Parlement européen. Huit eurodéputés du Rassemblement national ont également été condamnés pour détournement de fonds publics.
La voie est ouverte pour Bardella
Cette peine d’inéligibilité immédiate interdit à Marine Le Pen de se présenter à l’élection présidentielle, sauf si un éventuel procès en appel et un pourvoi en cassation pouvaient être jugés avant l’échéance électorale. Le candidat naturel du RN se nomme à présent Jordan Bardella, 29 ans. L’eurodéputé a le vent en poupe. Selon un sondage remontant à novembre 2024, 59% des sympathisants du parti le préfèrent à son aînée pour une candidature à l’Élysée. À l’époque déjà, les ennuis judiciaires de la fille de Jean-Marie Le Pen avaient pesé dans la balance.
L.M.
(Photo Raphael Lafargue/ABACAPRESS.COM : Marine Le Pen quittant précipitamment le tribunal correctionnel de Paris, 31 mars 2025)