Depuis plusieurs mois, un juge d’instruction d’Anvers est contraint de vivre dans une maison sécurisée sous surveillance policière renforcée à cause de graves menaces liées au milieu de la drogue, confirme le parquet d’Anvers au Standaard.
Cette situation illustre la pression croissante exercée sur les magistrats confrontés à la criminalité organisée. La Vereniging van Onderzoeksrechters/Association des juges d’instruction, par la voix de ses présidents Philippe Van Linthout et Jean-Louis Doyen, alerte sur la violence accrue contre les juges et demande des mesures urgentes pour leur sécurité.
Depuis la saisie des communications cryptées de Sky ECC en 2021, des milliers d’arrestations ont été effectuées et plus de 1 000 condamnations prononcées, touchant parfois des figures majeures du trafic international de drogues, précise De Standaard. « Mais cette répression a déclenché des représailles. Menaces personnelles, divulgation d’informations sensibles sur les juges (noms, plaques d’immatriculation, habitudes) et intimidation directe en audience révèlent un glissement inquiétant. Des criminels continuent de coordonner leurs activités depuis leur cellule, un problème amplifié par l’absence d’équipements pour bloquer les communications. »
Les palais de justice étant des moulins à vent, la sécurité des magistrats n’est pas assurée. 124 personnes étaient sous protection en 2023 contre 35 en 2017.
Le ministre de la Justice sortant, Paul Van Tigchelt (Open-VLD) s’en est ému, ce jeudi 28 novembre, et rappelle que ce sont des attaques « contre l’État de droit ». Il espère que son successeur sera attentif à la protection des magistrats.
A.G.
(Photo Belgaimage : le palais de Justice d’Anvers)