Le crime organisé trouve un terrain fertile dans les grandes villes belges. Les poches de pauvreté, l’immigration clandestine et la proximité du port d’Anvers font de la Belgique un État propice au trafic de drogue. Ancien juge d’instruction passé par la politique (chez DéFI), Michel Claise se désole du statu quo actuel.
Voilà des lustres que Michel Claise, ancien juge d’instruction, tire la sonnette d’alarme : la puissance financière, et donc de corruption, des mafias et autres trafiquants est telle que nos démocraties sont en danger. Alors, quand Ine Van Wymersch, commissaire nationale aux drogues depuis 2023, lance un cri d’alarme allant dans le même sens, quel est son sentiment ?
Rappelons le message central de cette dernière : « Les complices des organisations criminelles vivent parmi nous, la distinction entre le monde légal, qui serait le bon, et l’illégal, celui des mauvais, n’est plus tenable. La Belgique n’est pas un narco-État, mais c’est aujourd’hui qu’on doit réagir. »
Les trafiquants se parent d’impunité
« Nous sommes effectivement sur une pente extrêmement savonneuse, réagit Michel Claise. Il existe plusieurs motifs à l’aggravation du problème : le délitement du tissu social et l’augmentation de la pauvreté, mais aussi l’immigration clandestine qui pousse des jeunes à entrer dans les filières des narco-trafiquants et l’omnipotence des grandes organisations criminelles. Leur richesse s’accroît chaque année, par manque de moyens de combattre le blanchiment d’argent, ainsi que par l’impunité dont ils se sont revêtus en raison d’un manque de résultats flagrant. »
L’ancien juge d’instruction pointe les révélations fournies par certaines écoutes téléphoniques : le port d’Anvers aurait vu transiter 900 tonnes de cocaïne sur un an. Dès lors, quand on annonce que les prises sont revenues à 44 tonnes l’an dernier, après plus d’une centaine en 2022 et 2023, la « bonne nouvelle » est toute relative… On comprend que les saisies n’ont guère d’impact sur l’offre quand on observe que le gramme de cocaïne pure vaut toujours 50 euros ; aucun phénomène de rareté n’est donc observé. D’autant que d’autres portes d’entrée en Europe ont vu leur transit progresser, Le Havre notamment. « Sans oublier la résine de cannabis en provenance du rif, ou encore l’héroïne qui arrive par camions d’Afghanistan. »
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