Dans Reset, un ouvrage visionnaire qui a surpris par son succès, le sociologue flamand Mark Elchardus (VUB) décortique les raisons du déclin de la gauche en Europe. Abandon de la classe ouvrière, politiques migratoires rejetées par la majorité, élite déconnectée des réalités,… la gauche peine à convaincre. Loin de se résigner, le sociologue prône un retour aux fondamentaux : frontières maîtrisées, nation inclusive, et valorisation du travail comme clé de la souveraineté populaire. Un regard lucide et incisif sur les défis d’aujourd’hui.
21 News : Vous avez écrit un livre intitulé Reset (éd. Ertsberg), qui a rencontré un succès retentissant. Comment expliquez-vous ce succès ?
Mark Elchardus : Étant donné qu’il s’agit d’un ouvrage de 500 pages avec un appareil de notes de bas de page très fourni, ce succès m’a surpris. Je pense qu’il s’explique par le moment de sa publication : il est arrivé à la fin de la période de globalisation néolibérale, suivie par une série de crises et de changements qui ont transformé les mentalités et le monde.
Je crois que le livre a su capter ces transformations et, dans une certaine mesure, les anticiper. Il a clarifié des concepts tels que l’identité et la communauté, en les présentant sous un angle positif. Ces notions sont souvent abordées de manière négative, mais Reset a mis en avant leur valeur constructive, démontrant que communauté, identité et même nationalisme peuvent être des garanties pour la démocratie et la souveraineté populaire dans le monde d’aujourd’hui. Apparemment, beaucoup de gens attendaient ce message.
« On m’a accusé d’avoir évolué de la gauche vers la droite et, bien sûr, on m’a aussi qualifié de fasciste et de raciste. »
21 News : Vous parlez souvent du travail et de la nécessité d’avoir des frontières. Comment expliquez-vous que, venant de la gauche, cette dernière ne traite plus ces sujets aujourd’hui ?
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