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Mineurs non-accompagnés : une bombe à retardement ?

par Rédaction

Le délégué général aux droits de l’enfant, Soulaÿman Laqdim, a présenté ce mercredi au Parlement de la FWB son dernier rapport annuel 2023-2024 (« Tous incasables ? »). Il a une nouvelle fois alerté sur le fait que les mineurs non-accompagnés présents en Belgique sont de plus en plus jeunes. Il est urgent d’agir.

Le rapport annuel 2023-2024 du Délégué général aux droits de l’enfant met en lumière une crise grandissante : la situation alarmante des mineurs non-accompagnés en Belgique. Actuellement, environ 3 500 jeunes errent dans les centres urbains, exposés aux réseaux criminels et à la prostitution. Ces enfants sont de plus en plus jeunes, avec une explosion du nombre de moins de 12 ans, et une part croissante de jeunes filles, particulièrement vulnérables​.

Ce phénomène résulte d’une absence de structures adaptées et d’une politique publique en retard face aux défis de l’accueil et de l’accompagnement de ces jeunes. Le Délégué général dénonce un vide institutionnel qui conduit ces enfants à la rue, où ils deviennent la proie d’exploitants sans scrupules. Nombre d’entre eux tombent dans l’assuétude pour tenter de survivre, consommant de la drogue pour couper la faim, trouver le sommeil ou échapper à la violence quotidienne​.

Ouvrir des centres d’accueil illico presto

Les recommandations du rapport sont claires : il est urgent d’ouvrir des centres d’accueil à bas seuil, d’assurer une prise en charge coordonnée entre les services de protection de l’enfance, la justice et la santé, et de mieux encadrer ces jeunes pour éviter qu’ils ne disparaissent dans les circuits de l’exploitation et de la criminalité. Loin d’être une fatalité, la précarité de ces mineurs doit devenir une priorité politique et sociale, sous peine de voir se multiplier des drames humains évitables.

Au-delà de cette urgence, le rapport alerte sur une crise plus large des droits de l’enfant. L’accès aux soins, à l’éducation et à une protection digne reste un privilège pour trop d’enfants en Belgique. Entre la pauvreté infantile, l’aide à la jeunesse saturée et des politiques trop souvent déconnectées des réalités du terrain, le système peine à offrir des perspectives à ces jeunes en détresse.

Loin d’être un constat d’impuissance, ce rapport se veut un cri d’alarme et un appel à une prise de responsabilité collective. Il y a urgence, pour le Délégué général.

La Rédaction

(Photo Belga JAMES ARTHUR GEKIERE : le délégué général aux droits de l’enfant, Soulaÿman Laqdim)

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