Selon Bruzz, rien ne va plus à Molenbeek. La commune bruxelloise, dirigée par une majorité de gauche composée du PS-Vooruit, du PTB et de « Molenbeek Autrement », traverse une crise profonde. À ce jour, aucune déclaration de politique générale n’a été présentée, et la commune ne dispose toujours pas d’un budget voté, malgré les alertes répétées de la tutelle régionale.
Au cœur des critiques : une série d’événements qui soulignent un affaiblissement préoccupant des mécanismes démocratiques. Mercredi soir, le conseil communal a été avancé pour coïncider avec Laylat al-Qadr, une nuit sacrée dans l’islam, célébrée à la fin du Ramadan. Une décision communiquée tardivement, dénoncent les partis d’opposition, contraints de revoir en urgence leur préparation. Mais l’incident ne s’arrête pas là. Faute de quorum – la majorité n’ayant pu rassembler que 19 conseillers sur les 45 nécessaires – la séance aurait dû être ajournée à 18h15. C’est ce que prévoit clairement le règlement.
Or, un « incident technique » est soudainement survenu : selon la majorité, une panne de micro aurait empêché le bon déroulement de la séance. Cette panne, soupçonnée d’avoir été inventée de toutes pièces, aurait permis de gagner du temps jusqu’à ce que d’autres élus arrivent, notamment après le départ de l’opposition en signe de protestation. Une source interne à la majorité admet que le subterfuge aurait permis de lancer la séance une fois le quorum atteint… sans les élus de l’opposition. Pour le MR, cette mise en scène est purement « illégale ».
Catherine Moureaux toujours absente
La bourgmestre Catherine Moureaux (PS), officiellement en congé maladie depuis février – à l’exception d’un jour – est largement absente de la scène politique locale. Certains y voient une stratégie visant à préserver sa rémunération, les règles bruxelloises stipulant qu’un bourgmestre perd son salaire après trois mois d’absence. Son retour est annoncé pour le 31 mars.
Au sein de la coalition, la division est palpable, notamment autour du cas du controversé échevin PS Mohammed Kalandar, critiqué pour ses prises de position en ligne en faveur d’une milice pro-iranienne classée comme terroriste par plusieurs pays. Plusieurs élus socialistes boycottent même régulièrement les séances du conseil communal pour protester.
Quorum pas atteint
Résultat : la majorité doit régulièrement compter sur la présence de l’opposition pour atteindre le quorum, ce qui alimente la frustration générale. Mercredi soir, excédés, les groupes MR, Ecolo-Groen, Team Fouad Ahidar et Les Engagés ont quitté le conseil, dénonçant une mascarade.
Selon plusieurs élus, la situation financière catastrophique de Molenbeek et la pression croissante sur l’aide sociale (CPAS/OCMW) pousseront inévitablement à une hausse d’impôts. Pour l’opposition, cette fuite en avant budgétaire s’ajoute à une gouvernance opaque et un mépris inquiétant pour les règles de la démocratie locale.
La Rédaction
(Photo : Belgaimage)
