Depuis plus de quarante ans, les libéraux francophones entretiennent des rapports houleux avec la RTBF. Mais avec l’arrivée de Georges-Louis Bouchez à la présidence du MR, la critique du service public a pris une tournure inédite, à la fois plus directe, plus agressive et plus politique. Le magazine Wilfried, dans son numéro de mars 2025, consacre un dossier complet à cette relation conflictuelle qui pourrait à terme remettre en cause l’existence même de la RTBF.
La méfiance des libéraux envers la RTBF s’inscrit dans une tradition remontant aux années 1980. Jean Gol, alors vice-Premier ministre, dénonçait déjà la « RTBS », pour « radio-télévision belge socialiste ». Didier Reynders, son successeur, a poursuivi cette ligne critique, moquant un média supposément partial. Louis Michel, en revanche, plus pragmatique, voyait dans la RTBF un outil de pluralisme utile, même depuis l’opposition.
En 2012, Georges-Louis Bouchez publie son premier tweet critique contre la RTBF, accusant les journalistes de jubiler à l’idée d’une défaite de Nicolas Sarkozy. Ce message inaugure une décennie de critiques récurrentes, de plus en plus virulentes, contre le média public, accusé de favoritisme idéologique.
Des attaques ciblées et une stratégie assumée
Bouchez ne se contente pas de critiquer la RTBF dans son ensemble. Il interpelle directement certains journalistes sur les réseaux sociaux, notamment ceux de La Première, qu’il accuse de véhiculer une « vision du monde de gauche » (climat, inégalités, racisme, wokisme). Il met fréquemment en cause des chroniqueurs comme Bertrand Henne ou Safia Kessas.
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