Nicolas Conquer, très sollicité médiatiquement depuis la prise de fonction du président Trump, dénonce une « méconnaissance et une absence d’expertise» par rapport à la façon dont les médias français couvrent l’actualité américaine ».
21News : Comment analysez-vous la façon dont la présidence de Donald Trump a été traitée par la presse européenne, et en particulier française, depuis le 20 janvier ? Estimez-vous que la façon dont les premières semaines de la présidence Trump ont été couvertes a été honnête ?
Nicolas Conquer : Effectivement, le paysage médiatique français ne fait pas dans le nuance, et verse allègrement dans la caricature, dans les anathèmes. On a vu dans le traitement médiatique qu’il a subi, aussi bien dans la campagne que pendant les premières semaines de son nouveau mandat, que tout était bon pour diffamer, calomnier, sans analyser les faits (…).
Il y a une méconnaissance, une absence d’expertise qui fait que l’opinion du public français est tout à fait biaisée. Prenons par exemple le cas du salut nazi d’Elon Musk ; moi-même j’étais sur place, j’étais en compagnie d’un rabbin et cela n’a choqué personne. De la même manière, la façon dont Donald Trump est réputé avoir pris le contrôle de tous les pouvoirs, c’est assez effarant. Ceci notamment lorsque l’on constate sur six Français sur dix estiment que Donald Trump est un dictateur.
Disons que j’ai beaucoup à faire pour défendre Trump qui est systématiquement accusé et réputé coupable. Alors que sur le fond, Donald Trump a été élu sans conteste, a remporté tous les swing states, et les deux Chambres, et il s’efforce tout au plus de mettre en place le programme pour lequel il a été élu.
21News : Serait-il exact de suggérer que le parti républicain dans son ensemble a mauvaise presse en France quoi qu’il dise, quoi qu’il fasse, depuis le milieu des années 1990, avec Newt Gingrich (speaker républicain de la Chambre sous Clinton, NDLR) ou même, plus anciennement, depuis Reagan dans les années 1980 ?
N.C. : Il y a en tout cas, depuis un temps, dans le récit médiatique, une vision fantasmée des États-Unis dans laquelle il y a le récit des deux Amériques : celle du « camp du bien » propre aux progressistes, et celle des « rednecks » et du Ku Klux Klan. C’est bien évidemment tout à fait erroné comme lecture.
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