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Notre-Dame de Paris : sous les feux du phénix de pierre

par Louis Sarkozy
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Quand la France veut, elle peut ! Notre chroniqueur Louis Sarkozy a vécu de l’intérieur l’inauguration de Notre-Dame de Paris. La cathédrale et la France partagent le même destin : toutes deux appellent une vision forte et une libération des entraves qui freinent leur renaissance.

C’est par un mélange de chance et de détermination que, pas plus tard qu’hier soir, je me suis retrouvé assis sous le regard de la Sainte Marie et son divin enfant. J’ai ainsi eu le privilège d’assister à la renaissance de ce phénix de pierre qu’est Notre-Dame de Paris. Je garderai en mémoire cette expérience, non pas tant pour la beauté des chants ou la laideur des costumes, mais parce qu’elle m’a offert, pour la première fois depuis longtemps, le sentiment d’appartenir à une nation.

Nous vivons à l’ère de la déconstruction. On nous répète souvent que notre pays n’est rien d’autre qu’un lâche agrégat de cellules ethniques, religieuses ou politiques en compétition. Lorsqu’il nous arrive de parler de notre passé, c’est pour le condamner ou nous en excuser. De même, nous nous empressons d’expliquer au monde à quel point nous sommes désolés d’avoir des intérêts, des alliés, des objectifs ou des ambitions. Rassurez-vous : cette auto-flagellation stridente, nous la réservons uniquement à nous-mêmes. Pour les autres, nous incarnons la générosité absolue.

Nous sommes une nation, « pas un spectacle burlesque »

Dans cette spirale culturelle infernale, nous sommes souvent accompagnés par nos propres élites. Aujourd’hui, celles-ci oscillent entre deux convictions : d’un côté, que notre culture n’existe tout simplement pas ; de l’autre, qu’elle existe mais qu’elle mérite, en raison de sa supposée bigoterie, passée ou présente, d’être détruite ou défigurée au point d’en devenir méconnaissable. C’est-à-dire ceux qui nous haïssent avançant main dans la main avec ceux qui nient notre existence.

Ainsi, d’autres événements majeurs, comme la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, se sont transformés en célébrations d’une post-modernité totale, dépourvues de toute beauté, de toute histoire et de toute fierté. Leur objectif semble être de démontrer au monde que nous ne sommes pas une nation, mais plutôt un spectacle burlesque d’inclusivité, un harem de tolérance où tout, y compris notre propre identité, est sacrifié sur l’autel de la bien-pensance. Je m’attendais à ce que cela se manifeste une fois de plus lors de la cérémonie d’ouverture de notre chère cathédrale. J’étais loin de me douter à quel point je me trompais.

« Aujourd’hui, chaque centimètre de la cathédrale resplendit d’une magnificence qu’elle n’a peut-être jamais connue auparavant »

Nous sommes donc encore capables de beauté ! Du début à la fin, ce fut une expérience inoubliable. Tout a commencé comme il se doit, par une procession rendant hommage aux hommes et aux femmes qui ont sauvé la cathédrale. Côte à côte, pompiers et artisans marchaient ensemble : ceux qui l’ont protégée et ceux qui l’ont restaurée. Lorsque des rumeurs ont circulé au sujet d’une volonté de « moderniser » certains éléments, j’ai été terrifié. Heureusement, aucun travestissement de ce genre n’a été réalisé. Leur travail a su allier l’efficacité et la précision de notre époque à l’ambition et à la splendeur des siècles passés. Aujourd’hui, chaque centimètre de la cathédrale resplendit d’une magnificence qu’elle n’a peut-être jamais connue auparavant, et pour cela, nous devons à ces individus notre gratitude éternelle.

Que ce miracle ait pu être accompli en seulement cinq ans illustre la puissance de la verticalité. Le président a fixé un objectif ambitieux et l’a mené à bien. Lorsque tout va mal, c’est à lui qu’on impute les échecs, mais lorsque tout réussit, le mérite lui revient également. Cela met en lumière l’évidence : une loi spéciale était indispensable pour balayer les masses de bureaucratie et d’administration qui, autrement, auraient rendu cette restauration impossible. La cathédrale et le pays partagent donc le même destin. Tous deux ont été consumés, l’un par les flammes, l’autre par les crises. Tous deux appellent une direction claire, une vision forte, et surtout, une libération des entraves administratives qui freinent leur renaissance. 

Assez de politique. Les frères Capuçon ont brillé par leur talent, leur dévouement et leur passion. Les chants étaient sublimes, et la procession des bannières m’a donné l’impression d’être le témoin d’un temps révolu. Le discours du Président Macron a rappelé une vérité essentielle de l’art oratoire : lorsqu’on évoque l’histoire et le service, il devient difficile de critiquer. Ce n’était ni un programme particulièrement ambitieux ni coûteux. Sans effets spéciaux extravagants ni stars du hip hop, et pourtant le résultat a captivé le monde entier. Nous avons même réussi à impressionner Donald Trump et Elon Musk, ces figures démesurées, restées silencieuses et admiratives face à ce témoignage intemporel de notre héritage. C’est ce qu’on appelle le poids du temps long. Comme quoi, ce n’est pas si compliqué.

Enfin ! Enfin une nation ! Enfin un peuple ! Enfin la beauté ! Enfin, la France ! Aujourd’hui est jour de fête.

Louis Sarkozy, chroniqueur 21 News (le titre, le chapô et les intertitres sont de la rédaction)

(Photo Belgaimage)

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