La ministre des Médias en Fédération Wallonie-Bruxelles, Jacqueline Galant (MR), a annoncé son intention d’interpeller la RTBF suite à la retransmission en léger différé du discours d’investiture de Donald Trump, révèle La Libre. Lors d’une séance parlementaire, elle a exprimé son étonnement face à cette décision, demandant des éclaircissements sur la méthodologie et les arguments juridiques qui la sous-tendent. Elle a également remis en question l’efficacité d’un tel choix, soulignant que le discours restait disponible sur d’autres médias francophones.
Ce choix éditorial, présenté par Aurélie Didier, directrice éditoriale adjointe de l’information à la RTBF, s’inscrit dans la tradition du « cordon sanitaire médiatique ». Selon elle, le différé de deux minutes permet de prévenir la diffusion de propos incitant à la haine, une pratique que la RTBF applique depuis des années pour éviter la banalisation de déclarations controversées.
Mais cette initiative a suscité une vive polémique. Georges-Louis Bouchez, président du MR, a vivement critiqué cette décision, qu’il considère comme une atteinte à la neutralité du service public, affirmant que « la direction de l’information de la RTBF n’est pas le Ministère de la censure et de la propagande ».
De son côté, le journaliste français Pascal Praud s’est exprimé avec virulence sur Europe 1, dans son émission Pascal Praud et Vous. Il a dénoncé une démarche qu’il considère comme inédite et choquante. « C’est effrayant. On se croirait dans 1984 de George Orwell avec ce ‘Ministère de la Vérité’ où quelques individus décident ce qui est audible ou non pour le public », a-t-il déclaré. Praud s’est insurgé contre le rôle arbitraire qu’il prête à Aurélie Didier : « C’est quoi une pensée d’extrême-droite, Madame Didier ? Vous décidez seule depuis votre bureau ? On est chez les fous en Belgique ! »
Le journaliste a également souligné qu’une telle pratique serait inimaginable en France et qu’elle représente, selon lui, une atteinte grave à la liberté d’expression.
La rédaction
(Photos : Jacqueline Galant Belgapress / Europe 1 Hans Lucas)