La stratégie d’attaque frontale du PS, et particulièrement de Paul Magnette, s’apparente à un suicide politique pour plusieurs raisons. Les socialistes répètent exactement les mêmes erreurs que celles du PS en 2014, lorsque Laurette Onkelinx, furieuse au Parlement, dénonçait l’entrée de la N-VA au gouvernement en évoquant le « bruit des bottes ».
Une séquence médiatique orchestrée
Le PS a déroulé une séquence médiatique bien planifiée : les vœux de Paul Magnette, où il critique la droitisation du MR, suivis d’une interview dans Le Soir et d’une apparition sur la RTBF. Le message était clair et martelé : « La digue qui séparait la droite de l’extrême droite a cédé ou est en train de céder. »
Mais cette offensive a rapidement viré à l’outrance. Paul Magnette s’en est pris personnellement à plusieurs figures du MR. Il a diffamé et insulté le vice-Premier ministre David Clarinval en l’accusant, sans preuve, d’homophobie – ce dernier a d’ailleurs exigé des excuses publiques. Il a également accusé Pierre-Yves Jeholet de « flirter avec le racisme ». Ces attaques personnelles traduisent un Paul Magnette dépassé, insultant quiconque s’oppose à sa vision politique.
Une opposition mal maîtrisée
Le PS n’est plus dans la confrontation d’idées mais s’enferme dans des attaques ad hominem. Cette posture choque les électeurs, qui attendent autre chose qu’un parti en roue libre. Elle révèle surtout l’inconfort du PS dans un rôle d’opposition auquel il est peu habitué, après des décennies au pouvoir.
Au lieu de se concentrer sur son processus de rénovation, le PS s’acharne à attaquer le MR sous prétexte que ce dernier aurait accueilli trois ou quatre membres de « Chez Nous ». Or, prétendre qu’un nombre aussi limité de transfuges sur les 25 000 membres du MR pourrait en modifier la doctrine est une absurdité. Cette manœuvre relève d’une malhonnêteté intellectuelle que les socialistes eux-mêmes ne peuvent ignorer.
Pendant que le PS s’épuise dans cette polémique stérile, il passe sous silence les vrais problèmes des citoyens : le pouvoir d’achat en berne, la désindustrialisation de l’Europe, les coûts énergétiques explosifs, ou encore la montée des violences dans les écoles. Cette déconnexion avec les priorités des électeurs risque de lui coûter cher.
Un effet boomerang en perspective
En critiquant l’accueil de quelques membres sans mandat ni responsabilité au MR, le PS s’expose à des retours de flamme. Ce parti collabore régulièrement avec le PTB, une formation dont l’idéologie a causé des millions de morts et dont les positions internationales restent inacceptables pour toute démocratie respectable.
De plus, le PS abrite en son sein des personnalités controversées : un député qui manifestait en 2010 pour la libération d’Oussama Atar, un échevin glorifiant des milices armées, et des individus au communautarisme décomplexé qui menacent l’avenir de Bruxelles.
Des leçons à retenir
Avant de donner des leçons de morale, le PS ferait bien de :
- Adopter un cordon sanitaire vis-à-vis de l’extrême gauche.
- Faire le ménage en interne.
- Se recentrer sur les vrais problèmes des citoyens.
Les Engagés ont effectué cet exercice d’introspection, y compris en assainissant leur parti, et cela leur a plutôt réussi. Les électeurs ne veulent plus d’invectives mais des solutions concrètes à leurs préoccupations.
Etienne Dujardin, juriste et conseiller communal MR à Woluwe-Saint-Pierre