Deux écoles communales d’Anderlecht, Carrefour et Marius Renard, ont refusé de participer à la pose de Pavés de Mémoire honorant les victimes de la Shoah, prétextant des sensibilités liées au conflit israélo-palestinien. Selon La Dernière Heure, les directions d’école invoquent des craintes de débordements et de réactions parentales.
Une justification qui semble ignorer l’évidence : les événements tragiques de la Seconde Guerre mondiale et la situation actuelle au Proche-Orient n’ont absolument aucun lien. L’Association pour la Mémoire de la Shoah, organisatrice de l’événement, déplore cette confusion qui ternit un devoir de mémoire essentiel.
Ce refus marque une rupture préoccupante avec une tradition pédagogique qui dépasse les clivages géopolitiques contemporains. La pose de ces pavés, réalisée dans plusieurs communes, vise à rappeler les horreurs du nazisme et à préserver une mémoire collective essentielle. Assimiler cette démarche à une quelconque prise de position sur Gaza est non seulement erroné, mais alimente une confusion idéologique inacceptable. Comme le rappelle l’Association, « nous ne parlons jamais du conflit actuel lors de ces cérémonies, qui se concentrent uniquement sur les leçons de l’Histoire. »
À Molenbeek, pourtant, la commémoration de la Shoah s’effectue sans polémique grâce à un travail de dialogue et de sensibilisation mené en profondeur. Les écoles locales participent activement, rappelant que ce type de pédagogie ne divise pas mais unit autour d’un objectif commun : prévenir les horreurs du passé.
À Anderlecht, ce recul face à des pressions mal avisées est une abdication regrettable qui met en péril la transmission d’un devoir de mémoire universel, pourtant crucial pour les générations futures.
A.G.
(Photo Belgaimage : pavés de la Mémoire à Ixelles)
