15 octobre 1942, Vichy, Hôtel du Parc. Le maréchal Pétain reçoit un jeune homme de 26 ans, François Mitterrand. Un photographe immortalise ce moment. Cette image restera secrète pendant cinquante-deux ans. Comment ce document explosif est-il resté si longtemps dans l’ombre ? Pourquoi ni Charles de Gaulle, ni Georges Pompidou, ni Valéry Giscard d’Estaing, ni Jacques Chirac n’ont-ils voulu utiliser cette arme politique fatale contre François Mitterrand ? Patrice Duhamel révèle l’incroyable histoire de cette photo dans un ouvrage qui sort début avril et dont le Figaro sort les bonnes feuilles ce week-end.
L’un des passages de l’ouvrage raconte notamment qu’en pleine campagne électorale, le ministre de l’Intérieur du président de Gaulle avait le moyen, selon lui, de faire tomber Mitterrand : « Ils sont deux. Deux à participer à cet étrange entretien du 24 novembre. Il y a là Alain Peyrefitte et Roger Frey, ministre de l’Intérieur, un ancien des FFL, les Forces françaises libres, un fidèle parmi les fidèles. C’est lui qui a sollicité ce rendez-vous, plaidant l’urgence absolue. Affirmer que Roger Frey déteste François Mitterrand est un euphémisme. Il ne cesse de le combattre, de batailler contre lui. Il le juge dangereux et redoutable. L’idée d’un second tour entre de Gaulle et Mitterrand le hérisse. Insupportable pour ce gaulliste historique. Or le ministre de l’Intérieur dispose depuis peu d’une bombe politique, d’un document jusque-là secret qui pourrait menacer gravement l’ambition présidentielle du candidat unique de la gauche socialiste et communiste, et son avenir politique. Ce document, c’est bien sûr la photo montrant Mitterand reçu par Pétain le 15 octobre 1942 à Vichy et le saluant respectueusement. Une déflagration politique, un scud électoral d’une efficacité évidente, pense Roger Frey. »
L’ouvrage explique que même Alain Peyrefitte conseille au général de se servir de cette photo en expliquant qu’une campagne électorale n’est pas une promenade de santé. « Alain Peyrefitte intervient : « Mon général, une campagne électorale, c’est comme un match de boxe. On donne des coups et on en reçoit. Si on n’en donne aucun et qu’on se contente d’en recevoir, on a beau être champion du monde, on finit par être K.-O. debout. »
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