Les Américains restent plus que jamais attachés au Premier amendement de leur Constitution. Dans un sondage récent, ils placent le « Free Speech » au deuxième rang de leurs préoccupations principales. Derrière l’inflation, mais devant la criminalité, l’immigration ou l’environnement.
Dans un pays plus partagé que jamais, ce sondage publié à moins de deux semaines de la présidentielle montre que les Américains sont toujours aussi attachés au Premier amendement de leur Constitution. Selon FIRE (Foundation for Individual Rights and Expression, groupe non partisan défendant les libertés civiles), la liberté d’expression constitue la deuxième principale préoccupation des Américains. À la question : « Dans quelle mesure chacune des questions suivantes est-elle importante, le cas échéant, dans votre décision de voter pour l’élection présidentielle de 2024 ? », 63% des personnes sondées jugent « très important » qu’elle soit prise en compte lors de l’élection présidentielle du 5 novembre.
La défense du « free speech » arrive ainsi derrière l’inflation, considérée à 68% comme la préoccupation principale. Suivent, dans l’ordre, les soins de santé, l’avortement, la criminalité et le port d’armes. L’environnement (41%) et les inégalités raciales (38%) ferment ce classement.
Le détail des résultats permet de voir que, tant du côté démocrate (90%) que républicain (91%), le « free speech » reste une valeur primordiale. Les électeurs républicains sont cependant plus nombreux que leurs homologues démocrates à s’inquiéter de leur capacité à s’exprimer librement dans les États-Unis d’aujourd’hui.
La liberté d’expression, thème de campagne républicain
La liberté d’expression fait partie des thématiques de campagne ouvertement portées par le magnat Elon Musk, propriétaire du réseau X (ex-Twitter). Ce supporter actif de Donald Trump n’hésite pas à bouleverser les règles « saines » du jeu électoral pour aider le candidat républicain. Dans un pays où les ultra-conservateurs (à droite) et les woke (à gauche) se livrent une bataille autour des ouvrages autorisés dans les temples du savoir, le débat sur la liberté d’expression révèle un vrai clivage politique aux États-Unis. Le tout sur fond de crise de confiance persistante dans les médias et les institutions politiques. Le dernier sondage Gallup publié à ce sujet, mi-octobre, est sans ambiguïté.
On remarquera que, ici aussi, la méfiance la plus importante provient du camp républicain. 12% d’entre eux seulement (contre 54% des Démocrates et 27% des indépendants) déclarent avoir une grande ou assez grande confiance dans les médias américains. Des niveaux historiquement bas depuis le début des sondages de Gallup sur cette thématique, en 1972.
L.M.
