Accueil » Primes Renolution : les dessous d’une débâcle

Primes Renolution : les dessous d’une débâcle

par Rédaction
0 commentaires

Le couperet est tombé fin juillet : le ministre bruxellois démissionnaire Alain Maron (Écolo), à l’initiative des primes Renolution, annonçait que les autorités régionales suspendaient dès le 16 août la possibilité d’introduire toute nouvelle demande. De quoi semer la panique auprès de centaines de ménages bruxellois.

Renolution, c’est la dénomination qui a été retenue par le gouvernement Vervoort II pour désigner sa réforme des primes visant à simplifier et harmoniser les dispositifs d’aide à la rénovation existants afin d’augmenter le taux de logements qui font l’objet de travaux d’isolation et d’optimisation énergétique. Une réforme louable et indispensable sauf que, depuis ses débuts, ce nouveau régime de primes enchaîne les déboires.

Comme c’est de coutume à Bruxelles depuis une vingtaine d’années, les autorités régionales ont opté pour un système alambiqué, impliquant non pas une mais deux administrations différentes ! Derrière un guichet unique, se trouvent en fait Urban Brussels (anciennement Bruxelles Urbanisme et Patrimoine), qui gère tout ce qui concerne les transformations du bâti existant (isolation d’une façade, extension,…), et Bruxelles Environnement pour tout ce qui touche à l’énergie. Deux organismes différents pour deux enveloppes budgétaires distinctes et surtout deux ministres de tutelle, à savoir le socialiste Rudi Vervoort (pour Urban Brussels) et l’écologiste Alain Maron (pour Bruxelles Environnement).

Des caisses rapidement à sec

Dès le printemps 2023, le gouvernement bruxellois est contraint de trouver une solution aux problèmes budgétaires rencontrés pour le paiement de ces primes. Victime de son succès, Renolution a en effet dû faire face à plusieurs reprises à un budget épuisé. La patience des propriétaires bruxellois ayant déjà déboursé des sommes importantes pour leurs travaux a donc été régulièrement mise à rude épreuve.

Après de multiples rebondissements, le couperet finit par tomber en juillet dernier : le gouvernement démissionnaire a suspendu les primes Renolution pour toute nouvelle rénovation. Une gifle pour bon nombre de propriétaires bruxellois, leur dossier en vue d’obtenir une prime ne pouvant être valide qu’avec la facture du solde des travaux. Sauf que cette décision est tombée en plein pendant les congés du bâtiment ! Sans surprise, l’annonce du ministre Écolo a donc été suivie par un rush précédent la date butoire fixée au 16 août, ce qui a provoqué des files interminables aux guichets de Homegrade et surtout un nombre de dossiers qui a été multiplié par cinq chez Urban.Brussels !

Des Bruxellois… marrons ?

La question qui est à présent sur toutes les lèvres est bien entendu de savoir si les primes liées à des dossiers en cours seront bel et bien payées. À ce sujet, tant les cabinets de Rudi Vervoort que d’Alain Maron se veulent rassurants. Ceux-ci ont en effet annoncé que les paiements devraient reprendre à partir du 1er janvier 2025. Mais tout cela est au conditionnel. En effet, le MR, qui tente vaille que vaille de former un nouveau gouvernement régional, n’est pas favorable à ce type de primes, privilégiant plutôt des prêts à taux zéro. De quoi émettre de sérieux doutes quant à la pérennité du montage alambiqué mis en place par Alain Maron et donner des sueurs froides aux propriétaires bruxellois qui viennent de s’engager dans un chantier de rénovation en pensant pouvoir compter sur un soutien financier de la part des autorités publiques.

Un amateurisme total qui n’est pas sans rappeler la débâcle du photovoltaïque en Wallonie il y a un peu plus de dix ans. Le dossier, dont la gestion était assurée par un autre écologiste, Jean-Marc Nollet, s’était soldé par une dette abyssale avoisinant les 2 milliards d’euros !


La rédaction

(Photo : Belga)

You may also like

Logo horizontal 21News

21News est un média belge francophone qui promeut la liberté, l’entrepreneuriat et la pluralité d’opinions.

Copyright 21News