Dimanche soir, les 90 premiers prisonniers palestiniens libérés dans le cadre de l’accord entre Israël et le Hamas ont été accueillis par une foule en liesse près de Ramallah, en Cisjordanie. La plupart présentent un profil dangereux. Un échange disproportionné ?
Ce dimanche, Khalida Jarrar, une des leaders du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), a attiré les regards. Meneuse d’un groupe considéré comme terroriste notamment par l’Union Européenne et les États-Unis, elle a été libérée après un quatrième séjour dans les geôles israéliennes. En détention administrative depuis décembre 2023, elle était accusée d’avoir organisé un attentat à la bombe en 2019 ayant coûté la vie à Rina Schnerb, 17 ans, en Cisjordanie. Dans le cadre d’une transaction judiciaire, Jarrar a été accusée « d’association illégale à un groupe terroriste » et condamnée à deux ans de prison en 2021. Néanmoins, tous n’ont pas commis de crimes de cette ampleur.
La journaliste Bushra al-Tawil a, quant à elle, été libérée après avoir été en détention administrative depuis mars 2024. Ce système de détention est largement critiqué par les organisations des droits de l’homme. Il permet d’arrêter et d’emprisonner des individus sans qu’ils aient commis de crimes, aux motifs qu’ils pourraient enfreindre la loi à l’avenir. Une autre journaliste, Rula Hassanein, a elle aussi été libérée. Rédactrice en chef du Wattan Media Network basé à Ramallah, elle a été arrêtée par les forces israéliennes le 19 mars et jugée par un tribunal militaire pour des messages postés sur les réseaux sociaux. À leur sortie de prison, ces prisonnières ont qualifié leurs conditions de détention « d’inhumaines ».
Qui seront les prochains prisonniers palestiniens libérés ?
Parmi les prisonniers palestiniens qui sortiront des prisons israéliennes dans les prochaines semaines, plusieurs sont connus du grand public. Il y a notamment Mahmud Abu Varda, condamné à 48 peines de prison à perpétuité pour avoir organisé plusieurs attentats terroristes dont l’explosion d’un bus à Jérusalem, en 1996. Ce dernier a coûté la vie à 45 personnes. Le leader du Jihad Islamique Palestinien, Ali Safouri, fait également partie des prisonniers libérables. Il a été condamné pour sa responsabilité dans l’organisation de nombreux attentats ayant coûté la vie à neuf personnes et blessé plus de cent. Israël s’apprête aussi à libérer Ahmed Barghouti. Il avait été condamné à 13 peines de prison à vie en Israël pour avoir participé à des attentats terroristes à Tel Aviv et à Jérusalem, ayant causé la mort de six personnes, dont un policier. Ahmed Barghouti est le cousin et assistant de Marwan Barghouti, un des hommes politiques palestiniens les plus populaires. Détenu dans les prisons israéliennes pour sa participation à des attentats ayant tué cinq personnes durant la Seconde Intifada, il ne sera quant à lui pas remis en liberté.
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